Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
La
première lecture nous emmène avec Elie et Elisée. Le Seigneur va enlever Elie
mais Elisée ne veut pas le quitter. Chaque fois le Seigneur propose une
nouvelle étape : Guilgal, Béthel, Jéricho, le Jourdain… a chaque étape, Elie
propose à Elisée de s’arrêter : « Arrête toi ici et moi, le Seigneur
m’envoie ». Mais chaque fois Elisée lui colle aux sandales.
Finalement
de l’autre côté du Jourdain, Elie pose la question : « Dis-moi ce que
tu veux que je fasse pour toi ? » Elisée réclame une double-part de
son esprit. La double part c’est la part de l’ainé dans un héritage, la part de
celui qui prend en responsabilité la famille. C’est l’unique cas de succession
prophétique dans la Bible.
L’évangile,
c’est le cœur du discours sur la montagne mais c’est un cœur qui n’a plus de cœur
puisqu’on passe par dessus les versets du « notre Père » et ceux sur
le pardon. Jésus fixe au début l’enjeu de son enseignement : devenir juste
ou se faire remarquer. L’aumône, la prière et le jeûne c’est bien une décision à
prendre par chacun. S’engager au partage, à la prière et au jeûne, Jésus
demande de le vivre dans le secret mais tout cela a aussi une dimension
communautaire. Ce que Jésus souligne c’est que cela n’est pas fait pour la
galerie, pour se montrer mais pour l’humble service de tous.
Nul
doute que si le Notre Père se trouve au centre de cet enseignement, c’est bien
pour nous redire que le partage, la prière et le jeune existent dans la vie des
chrétiens pour faire grandir la fraternité. Si nous ne faisons pas le lien,
alors plus rien n’a de sens. Le Notre Père devient un rabâchage comme celui des
païens. Et c’est bien dommage que dans la liturgie, on propose seulement ou
l’enseignement de Jésus autour du Notre Père »… ou on lit seulement la
partie centrale du ‘Notre Père’ la partie qui manque dans la lecture
d’aujourd’hui.
On
ne lit jamais les deux ensemble. Alors que l’action est bien le complément de
la prière… Et le « notre Père » donne toute sa dimension à ce que
nous pouvons vivre personnellement et avec les autres, nous donne un double
part d’esprit à la fois de fils et de frères…
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