lundi 16 août 2021

Homélie du Père Maurice BOISSON Assomption

Solennité de l’Assomption de la Vierge Marie Année B 2021

Homélie du Père Maurice BOISSON

Carmel de Saint-Maur le 15 août 2021

 Récemment, j’étais invité chez des amis que je n’avais pas vus depuis longtemps. Lui, Gilbert, disait « ne pas croire ni en Dieu ni en diable ». Il m’a emmené voir un très bel oratoire de la Vierge Marie. Gilbert m’a dit : « Tu connais mon opinion sur la religion, je ne crois pas, mais ça me fait plaisir de t’emmener ici. Celle-là, j’y crois. J’ai toujours cette médaille sur moi » (en me montrant sa chaine autour du cou).

 Oui, elle est toujours d’actualité cette intuition que la jeune Marie partageait à sa cousine et à nous : « Toutes les générations me diront bienheureuse ».

Nous sommes nombreux, ce matin, à venir près de Notre-Dame, ici.

Tant de gens, à travers le monde, dont nous sommes, se tournent vers Marie pour lui confier tous les « maintenant » de leur vie. « Prie pour nous maintenant et à l’heure de notre mort ».  Maintenant : c’est ce que nous pouvons tenir dans notre main en ce moment. Ça paraît peu, ça peut être lourd, pesant comme les épreuves, les soucis, ou léger comme les moments de bonheur. Ce qui tient dans la main est ce qui tient au cœur : c’est peut être une poignée de graines, de fraternité, de charité, de bonté, de tendresse, de douceur. Ce que tient notre main : peut être la main de quelqu’un qui a besoin d’une présence de réconfort.  Marie est la compagne de nos « main-tenant ». « Prie pour nous maintenant ».

  Notre-Dame de l’Assomption n’a pas décollé de notre terre, comme une fusée. Assomption ne veut pas dire monter mais assumer, prendre avec soi. Ce n’est pas un problème de théologie, l’Assomption est un acte de reconnaissance et d’amour envers Marie, de la part de son fils Jésus. Il lui devait bien cela. Combien de fois elle l’a tenu par la main, ce petit garçon. Combien de fois elle s’est fait du souci pour cet ado fugueur. Combien de fois elle a pleuré lorsque cet enfant, devenu un homme, a posé ses outils pour s’occuper « des affaires de son Père ». Elle était là, cette maman, au pied de la croix, pour recueillir dans ses bras son fils mort et l’offrir à nouveau à la vie.

C’est logique et reconnaissant, que ce fils Jésus, à son tour, prenne sa mère par la main et la conduise directement dans le coeur de Dieu, à la fin de sa vie. Marie méritait bien d’être assumée, prise avec son fils dans sa gloire. Elle nous en fait profiter.

Cette fête de l’Assomption nous dit que nous aurons, nous aussi, notre Assomption. L’humanité aura aussi son Assomption. Nous deviendrons ce qu’est devenue la Vierge Marie. Nous aurons la même destinée, si, comme elle, nous nous ajustons au désir de Dieu.

La Vierge Marie est notre A-venir, l’avenir de l’humanité, c’est la 1ère lecture : La femme, couronnée d’étoiles, le soleil pour manteau, écrasera la Bête qui détruit le monde, le dragon, l’image du mal sous toutes ses formes. Grâce à Marie, une personne humaine comme nous, l’humanité ne fonctionne pas en boucle, repliée et tournant sur elle-même. Nous avons une direction, un sens, un axe. Une réussite de nos vies est possible. Quelqu’un de chez nous a déjà réalisé cette réussite, Marie. Marie a un peu d’avance sur nous, elle est « La première en chemin »  qui mène au matin de Pâques. L’Assomption est la fête de l’Espérance humaine. C’est sans doute pour cela que Marie, Notre-Dame, si populaire, aimée, chantée, représentée, priée....  

Ils sont nombreux, comme mon ami Gilbert : ils aiment espérer qu’il y a dans les cœurs et dans la vie, des endroits où la nuit est moins épaisse, et c’est de ce côté là que se lèvera le jour. Marie nous tourne vers cette aurore.

Cette fête de la Vierge Marie, aussi limpide que belle, comme la fête d’une maman, aussi proche de nous qu’elle est ouverte sur l’avenir, aussi humaine qu’elle est remplie de Dieu, cette fête touche les cœurs parce qu’elle dégage un parfum d’espérance et de tendresse.

Oui, nous pouvons dire : « Prie pour nous maintenant » et guide-nous du côté où la Lumière se lève.

« Et le Nom de la Vierge était Marie. Etoile de la mer ». A quoi sert l’Etoile de la mer sinon de guider à travers les récifs et les obstacles vers le port ?

 

 

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