29ème dimanche C. 16 octobre 2022

29ème dimanche T.O.C. 16 octobre 2022

Homélie P. Maurice BOISSON, Carmel de Saint Maur

 Ex 17,8-13 ; 2 Tm 3,14-4,02 ; Lc 18,1-8.

 

Jésus raconte cette histoire,  pour nous dire la nécessité de toujours prier sans se décourager. Il avait sans doute entendu des plaintes de ses amis :

-         On prie, on n’est pas entendu, ni exaucé.

-         Que fait Dieu ?

-         Où est-il ton Dieu ? Demandaient déjà les païens aux croyants.

-         Les croyants dans l’épreuve interrogeaient : Dieu est-il au milieu de nous ? Oui ou non ?

C’est un sentiment ou une interrogation que nous connaissons bien :

-         On prie pour la paix, c’est toujours la guerre.

-         On prie pour les vocations, ce n’est pas très efficace,  

-         On prie pour telle guérison,  etc...

-         Jésus lui-même a fait l’expérience de n’être pas – apparemment - écouté par Dieu son Père : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

C’est vrai qu’on peut se décourager de prier. Même si ça nous arrive, Jésus nous dit de prier toujours.

·        Un jour, le diable avait prit une place dans une brocante. Il étalait ses outils préférés : le mensonge, la calomnie, la méchanceté... et un petit levier très usé.

·        Un passant demande : « C’est quoi ça ? ».

·        « C’est mon outil préféré » dit le diable. Il est tout petit,  je m’en sers souvent, c’est pour ça qu’il est usé, mais son efficacité est redoutable. « Ça vous intéresse ? » demande-t-il au passant. « Cet outil s’appelle le découragement ».

Jésus, ce matin nous met en garde pour ne pas nous intéresser à cet outil de découragement. Cette recommandation de Jésus n’est pas valable seulement pour la prière. Nous avons tellement d’occasions et de raisons de nous décourager, d’abandonner, de baisser les bras, comme Moïse dans la première lecture.

Le découragement vient souvent d’un sentiment d’inefficacité de nos efforts pour changer des choses, d’un sentiment d’impatience de n’être pas écouté, d’une inutilité même de notre prière.

La racine de nos découragements est dans un manque de confiance, parfois justifié. Pour ce qui est de la prière, Jésus nous rassure : Dieu nous écoute et nous exauce toujours, non parce qu’il serait fatigué de nos insistances, comme le juge de la parabole, mais parce que Dieu est Dieu, un Père qui nous aime, qui prend soin de nous et ne nous abandonne jamais. C’est la foi du peuple de Dieu, dès l’origine, transmise jusqu’à nous : « Un pauvre a crié,  Dieu écoute. Il exauce celui qui se tourne vers lui. Il sait de quoi nous avons besoin »...

Nous ne le prions pas en vain. Dieu exauce nos prières mais pas toujours là où nous le voudrions et comme nous le voudrions. Il sait de quoi nous avons besoin.

« Quand vous priez, dites Notre Père ». C’est l’attitude fondamentale de toute prière. Dire « Notre Père » c’est exprimer notre confiance, c’est confier ce que nous avons à demander et à remercier : « Donne-nous ce dont nous avons besoin aujourd’hui, à nous et à ceux que nous te recommandons »...

 Il ne peut pas y avoir de prière sans confiance, sans abandon dans l’Amour de Celui que nous prions. Ne nous arrêtons pas au stand du diable à la brocante, son petit outil du découragement sert à écraser la confiance et l’espérance. « Priez sans vous décourager ».