Homélie du 15 octobre 2022 – Sainte Thérèse d’Avila
Père Maurice BOISSON – Carmel de Saint Maur
Sainte Thérèse de Lisieux (je ne me trompe pas !) a écrit à propos de cette rencontre de Jésus avec la Samaritaine : « J’aime beaucoup cet Evangile. Quand j’étais enfant, je l’aimais sans comprendre la valeur de ce bien : l’Eau vive. Je suppliais très souvent le Seigneur de me donner cette Eau ! ».
Sainte Thérèse d’Avila (nous y voilà !) se réjouit sûrement des paroles de sa petite sœur. C’était aussi son désir « Dans ton cœur un seul désir, écrit-elle, habiter Dieu et boire l’Eau vive ». Cette aspiration bruisse au fond de tout être humain quand les vies se dessèchent humainement et spirituellement.
« Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu ». C’était déjà le soupir du croyant du Psaume 41. « L’Eau vive » donnée par Jésus a réhydraté la vie compliquée de la Samaritaine dans sa soif d’Amour vrai.
« L’Eau vive » a redonné courage et énergie à Sainte Thérèse de Jésus dans son désir d’absolu et sa recherche de Dieu alors que ce désir s’était quelque peu assoupi à un certain moment de sa vie par l’illusion de quelques mirages qui, dit Thérèse, n’étaient point « L’Eau vive ». Pas plus que les mirages des frères et sœurs de Thérèse, à son époque, comme dit le Seigneur par le Prophète Jérémie (2,13) : « Ils m’abandonnent, moi, la Source d’eau vive, pour creuser des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau ».
Sœurs et frères, quelles sont les sources « d’Eau vive » qui guident nos pas dans la recherche de Dieu d’une vie fraternelle priante et épanouie ? Des citernes fissurées ou des puits de la rencontre ?
Pour faire boire ses troupeaux à ce puits, Jacob devait soulever une énorme pierre à l’entrée du puits. Les sources ont toujours besoin d‘être « dé-pierrées », désensablées des alluvions des institutions, au fil du temps, des habitudes, de ce qui empêche une source d’être une source créatrice d’Eau vive. Telle fut l’œuvre de Sainte Thérèse de Jésus : désensabler les sources pour qu’elles redonnent de « l’Eau vive » et que tous puissent s’y « re-ssourcer ».
Je ne connais pas bien Sainte Thérèse. J’apprends. Mais une de ses paroles de jeunesse m’avait frappé et me reste : « Je désirais vivre et je ne vivais pas ! ». Ils sont nombreux, dans notre société actuelle, à penser, ou à dire, quelle que soit la formule : « Je voudrais vivre et je ne vis pas ! ».
J’ai besoin d’une « Eau vive », d’une Source qui apaise et nourrit, qui donne sens et motive, qui se fraie des passages à travers les terres souterraines et les rochers, pour s’ouvrir à la lumière, à l’air pur, aux parfums de la nature, du sens de la vie, de la fraternité, au goût de Dieu, de l’Evangile.
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