Homélie de la nuit de Noël

Homélie de la nuit de Noël Année A. 24 décembre 2022

Carmel de Saint Maur – Père Maurice BOISSON

 Is 9, 1-6 ; Ps. 95 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14.

 “Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière”.

Ces mots de la première lecture nous emmènent au coeur de l’événement de Noël et de l’actualité. Les ténèbres, ou les obscurités, les incertitudes des événements inquiétants de notre monde nous cachent souvent la lumière de Noël.

Ce n’est pas étonnant, la lumière de Noël ne ressemble pas aux puissants projecteurs des stades de foot, des salles de spectacle...La lumière qui éclaire tout être humain, c’est un bébé, couché dans une mangeoire d’animaux, par sa mère venant d’accoucher. Tout bébé rayonne par lui-même. Le bébé de la crèche est le fils de l’humanité, notre frère, et il est le fils de Dieu, en qui et par qui nous sommes frères et soeurs.

Cette lumière rayonnant dans la mangeoire n’éblouit pas. Quand on est ébloui, on ne voit pas. Cette lumière est douce, discrète,  puissante parce qu’elle vient du dedans. L’essentiel vient d’une présence intérieure, de nos crèches intérieures où Dieu met au monde son amour.

 Cette lumière est une présence, rassurante, apaisante. Elle nous indique des issues dans les enfermements et les obstacles, comme une étoile ou un phare pour les marins. La lumière du Christ nous montre le chemin vers le port, et le sens de la vie.

Cet enfant de la crèche, en nous réchauffant le coeur, nous communique une énergie pour avancer, nous relever, repartir.

 Cette lumière, c’est Jésus le Christ, dont nous fêtons cette nuit la naissance. Devenu grand, il nous dira : “Je suis la lumière du monde...Qui marche avec moi n’avance pas dans les ténèbres”.

“Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière”.

C’est la situation de notre monde et nous  dedans. Cette lumière de Noël nous est confiée.

“Vous êtes la lumière du monde”, nous dit Jésus aujourd’hui. Comme Jean Baptiste, on n’est pas des lumières...mais on peut refléter quelques rayons de cette lumière venue s’allumer dans nos crèches et habiter notre quotidien.

 La lumière de Dieu a un nom, un visage, un sourire, un regard de tendresse et d’amour. Notre monde et nous-mêmes, dans nos nuits, avons besoin de cette lumière. Aidons-la à naître en nous, transmettons-la.

Dans une émission de télévison à Noël, on demandait à un grand reporter qui parcourait le monde et les événements ce qu’il faisait le soir de Noël. Il a répondu : “Je regarde la crèche et je me tais”.

 Laissons-nous habiter par cette présence lumineuse de Dieu pour en être quelques reflets...