vendredi 7 janvier 2011

Thérèse d'Avila, Chemin de perfection, extraits


Thérèse d'Avila,
Chemin de perfection 2, extraits (Escorial
)
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.

Comment il ne faut pas se préoccuper des nécessités corporelles. Du bien de la pauvreté.
1 Ne pensez pas, mes sœurs, que vous n’aurez pas pour autant de quoi manger, je vous l’assure. Ne prétendez jamais vous nourrir par des artifices humains, sinon vous mourrez de faim et ce ne sera que juste. Gardez les yeux fixés sur votre Époux ! C’est lui qui doit vous nourrir ; s’il est content, ceux qui vous sont le moins dévoués vous donneront à manger malgré eux, comme l’expérience vous l’a montré. Et si en agissant ainsi vous veniez à mourir de faim : bienheureuses les religieuses de Saint-Joseph ! C’est alors, je vous l’affirme, que vos prières seront agréables à Dieu et que nous accomplirons quelque peu ce que nous nous sommes proposé. Pour l’amour du Seigneur, mes filles, n’oubliez pas ceci : puisque vous renoncez aux rentes, renoncez au souci de la nourriture, sinon tout est perdu…

2…Ne lui manquez pas, et n’ayez crainte qu’il vous manque ; et si un jour il vous manquait, ce serait pour un plus grand bien ; c’est ainsi que les saints perdaient leur vie et qu’on leur coupait la tête, mais c’était pour leur donner davantage et en faire des martyrs. Quel heureux échange ce serait que d’en finir vite avec tout, et de jouir de la plénitude éternelle !
5 …La pauvreté d’esprit est un bien qui renferme en soi tous les biens du monde et, me semble-t-il, une grande partie des biens de toutes les vertus. Je ne l’affirme pas parce que je ne connais pas la valeur de chacune d’elles et, ce que je crois ne pas bien comprendre, je ne le dirai pas ; mon sentiment est pourtant que la pauvreté embrasse un grand nombre de vertus. Elle confère une souveraineté suprême, car c’est être le souverain de tous les biens du monde que de les mépriser et, si je disais que c’est devenir le maître absolu de tous les biens du monde, je ne mentirais pas. Que m’importent à moi les rois et les seigneurs ? Je ne veux ni profiter de leurs revenus ni chercher à leur plaire, pourvu qu’en échange je puisse tant soit peu contenter Dieu davantage…
7 …Pour l’amour du Seigneur n’oubliez pas ceci : nos armes sont la sainte pauvreté, si estimée si fidèlement gardée par nos saints Pères au début de l’ordre ; quelqu’un qui l’a lu, m’a dit qu’ils ne gardaient rien d’un jour à l’autre ; puisque nous ne la gardons pas avec autant de perfection à l’extérieur, essayons au moins de la garder parfaitement à l’intérieur. Notre vie dure deux heures, et ensuite la récompense est éternelle ; mais quand bien même il n’y en aurait aucune si ce n’est celle d’avoir suivi les conseils du Christ, le salaire serait déjà grand.

8 Voilà les armes que doivent porter nos étendards ; efforçons-nous de garder la pauvreté de toutes les façons possibles : dans nos maisons, sur nos vêtements, dans nos paroles et, beaucoup plus encore, dans nos pensées. Tant que vous vous y appliquerez, ne craignez pas, Dieu aidant, que tombe la perfection de cette maison car, comme disait sainte Claire, ce sont de hautes murailles que celles de la pauvreté…

9…Ressemblons en quelque chose à notre Roi ; il n’a pas eu d’autre maison que l’étable de Bethléem où il est né…pour treize pauvres petites, le moindre coin suffit. Si à cause de leur étroite clôture, et de notre misérable nature, elles avaient un jardin et des ermitages pour y prier en solitude, à la bonne heure ; mais des édifices, des maisons grandes et ornementées, rien de tout cela…
10 Il ne serait pas bien que la maison de douze pauvres petites fasse beaucoup de bruit en tombant, car les pauvres n’en font jamais ; les vrais pauvres doivent être des gens qui vivent sans bruit pour qu’on ait pitié d’eux. Et comme vous vous réjouiriez si vous voyiez quelqu’un se libérer de l’enfer à cause de l’aumône qu’il vous aurait faite !...
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