jeudi 12 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 60, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 60, extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.

Traite de ce mot : " quotidianum ".

1 Nous en sommes donc arrivées à la conclusion que le bon Jésus, étant nôtre, demande à son Père de nous le laisser chaque jour, ce qui veut dire, semble-t-il, " pour toujours ". En écrivant ceci, je me demande pourquoi, après avoir dit " chaque jour ", il ajoute encore " aujourd’hui ". … S’il dit être nôtre " chaque jour " c’est, me semble-t-il, non seulement parce que nous le possédons sur la terre - puisqu’il reste avec nous ici-bas et que nous le recevons - mais parce que nous le posséderons aussi au ciel si nous savons profiter de sa compagnie ; car s’il reste avec nous, c’est uniquement pour nous aider, nous encourager, nous soutenir afin que nous fassions cette divine volonté dont nous avons demandé en nous l’accomplissement.

2 Quand il dit " aujourd’hui ", il entend, ce me semble : un jour, c’est-à-dire la durée de cette vie. Car elle ne dure vraiment qu’un jour ! Quant à ces infortunés qui vont se damner, qui ne jouiront pas de lui dans l’autre vie, ce sont ses propres créatures, et il fait tout ce qu’il peut pour les aider, les encourager et rester avec eux pendant l’ "aujourd’hui " de cette vie … le Père nous a donné le Fils, il n’est donc pas possible que le Père nous prenne le Fils au moment où nous avons le plus besoin de lui ; car tous ces mauvais traitements qu’on lui inflige en s’approchant de lui indignement ne dureront qu’un jour ; que le Père considère l’obligation où le Fils se trouve de nous aider de toutes les façons possibles, puisqu’en notre nom il a offert au Père cette chose si grande qu’est l’abandon de notre volonté dans la sienne. Il ne fait cette nouvelle demande que pour " aujourd’hui " ; le Père nous a déjà donné ce pain très saint pour toujours, il est à nous ; il nous l’a donné sans que nous le lui demandions, et nous trouvons, semble-t-il, cette Subsistance, cette manne de l’humanité comme nous voulons ; s’il n’y a pas faute de notre part, nous ne mourrons pas de faim car, de quelque manière que l’âme veuille se nourrir, elle trouvera en lui joie, consolation et subsistance. Il n’y a pas de privations, d’épreuves ou de persécutions qui ne soient faciles à supporter si nous commençons à avoir part aux siennes, à les partager et à en faire le sujet de nos méditations…

3 …demandez au Père Éternel de vous laisser votre Époux aujourd’hui, et de n’en être pas privées aussi longtemps que vous vivrez. C’est assez qu’il reste caché sous les apparences du pain ; c’est un grand tourment pour qui n’a pas d’autre amour ni d’autre consolation que lui. Suppliez-le qu’il ne vous manque pas, et qu’il vous donne les dispositions voulues pour le recevoir dignement.

4 Quant à l’autre pain, ne vous en préoccupez pas, puisque vous êtes abandonnées complètement à la volonté de Dieu (je veux dire : quand vous êtes en oraison et vous occupez alors de choses plus importantes) ; il y a d’autres moments où la personne chargée de cette tâche veillera à ce que vous ayez de quoi manger (je veux dire qu’elle vous donnera ce qu’il y aura) ; ne craignez pas d’être dans le besoin si vous ne manquez pas à votre promesse, et si vous vous abandonnez à la volonté de Dieu…

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