mercredi 18 janvier 2012

Thérèse d'Avila, Chemin 61, extraits

Thérèse d'Avila

Chemin de perfection 61,
extraits (Escorial)
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.



Suite du même sujet. L’auteur fait une comparaison. Chapitre très profitable après avoir reçu la Très Sainte Communion.

1 Donc, si, comme vous le dites, vous vous donnez véritablement à Dieu, ne vous inquiétez pas au sujet de votre subsistance ; c’est lui qui s’en inquiète, et il s’en inquiétera toujours. Vous êtes comme un serviteur qui entre au service d’un maître : le serviteur veille à le contenter en tout ; mais le maître doit lui donner à manger tant qu’il l’aura à son service dans sa maison …Ne serait-il donc pas mal venu que le serviteur aille demander chaque jour de quoi manger, quand il sait que son maître veille à ce qu’on lui donne le nécessaire et y veillera toujours ? Ce serait parler pour ne rien dire, et le maître ne manquerait pas de lui signifier de prendre soin de le servir au lieu de s’occuper du reste car, en dehors de sa tâche, il ne fait rien de bien.

2 Ainsi donc, mes soeurs, demande qui voudra de ce pain matériel ; quant à nous, demandons celui qui nous importe, et supplions le Père de nous donner sa grâce, pour que nous puissions recevoir un si grand don et une si céleste nourriture avec des dispositions telles qu’il se dévoile aux yeux de l’âme et se manifeste à elle ; c’est là une tout autre nourriture, pleine de joies et de délices

3 Pensez-vous que ce Très Saint Sacrement ne soit pas aussi un très bon aliment pour le corps, et une puissante médecine même pour les maux physiques ? Pour moi, j’en suis sûre ; et je connais une personne affligée de graves maladies qui, éprouvant très souvent de vives douleurs, pouvait constater qu’on les lui enlevait comme avec la main, et se trouvait ensuite complètement guérie…

4 Je sais aussi que durant plusieurs années cette personne, qui n’était pourtant pas très parfaite, voyait aussi clairement que si elle l’avait vu avec les yeux du corps, le Christ entrer dans l’hôtellerie de son âme ; sa foi la poussait à croire que c’était la même chose, et qu’elle le possédait dans sa maison, pourtant bien pauvre ; elle se détachait alors de toutes les choses extérieures, et se mettait dans un coin en essayant de recueillir ses sens pour être seule avec son Seigneur ; elle se considérait à ses pieds, et restait là - même si elle ne sentait pas de dévotion - à parler avec lui.

5 Car, à moins de vouloir être insensés et aveugles, si nous avons la foi, il est bien évident qu’il est en nous ; alors, pourquoi irions-nous le chercher plus loin ? … Lorsqu’il était dans ce monde, le simple contact de ses vêtements guérissait les malades ; comment douter alors, si j’ai la foi, qu’il ne fasse des miracles quand il est en moi si intimement, et qu’il ne me donne tout ce que je lui demanderai ? n’est-il pas dans ma maison ?

6 Si vous êtes affligées de ne pas le voir avec les yeux du corps, dites-vous que cela nous convient, car une chose est de le voir tel qu’il est dans la gloire, autre chose de le voir tel qu’il était en ce monde. Notre nature est si faible que personne ne pourrait soutenir la vue de sa gloire…

7 Ne craignez pas, même si vous ne le voyez pas avec les yeux du corps, qu’il soit caché pour ses amis ; restez avec lui de bon cœur ; souvenez-vous que c’est une heure très bénéfique pour l’âme, et dont - puisque vous lui tenez compagnie - le bon Jésus tire grand profit ; faites très attention, mes filles, de ne pas la perdre. Si l’obéissance vous commande autre chose, essayez de laisser votre âme avec le Seigneur… Mais si vous portez votre pensée ailleurs et ne vous souciez pas plus de sa présence en vous que si vous ne l’aviez pas accueilli, ne vous plaignez pas de lui, mais de vous…

9 … lorsque vous venez de recevoir le Seigneur et avez en vous la personne elle-même, essayez de fermer les yeux du corps, d’ouvrir ceux de l’âme et de regarder dans votre cœur…

10 Mais si, quand vous le recevez, vous ne faites aucun cas de lui alors qu’il est si près de vous, et allez le chercher ailleurs ou courez après de vils objets, que voulez-vous qu’il fasse ? …

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