Homélie 3e
dimanche A
Carmel de Saint-Maur - Père
Maurice Boisson![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibTcZyukO-J6RmM2CS49DcneQWpIpsTrkYmBuWwZiO3bphslMy1PElMEamx5mOR0C4P8z0gxxmgrAisucAMTENZwoq5i_GYraYBTdpKmJjH7Wksb9BwrTeqMBscevjPeRT0kzd0rWPDAEa/s1600/Image1.png)
Si
ce qui est vivant dans une pomme de terre est attiré vers la lumière, à plus
forte raison nous autres, les humains, on a besoin de lumière.
La
vie a besoin de lumière ; on n’aime pas bien quand les jours diminuent ou
quand il y a longtemps qu’on n’a pas eu de soleil. Ca fait partie de nous,
d’être attirés vers la lumière, de vouloir sortir de l’obscurité.
« J’aimerais y voir clair - dit-on –, dans ma vie, dans mon avenir,
dans mes affaires, dans ce qui se passe. » Y voir clair…
Par
deux fois, dans la première lecture et dans l’Evangile, la Parole de Dieu de ce
dimanche exprime cette expérience du désir de lumière - source de libération,
de paix intérieure.
« Le Seigneur est ma lumière et mon
salut ; de qui aurais-je crainte ? » (Psaume 26,1)
« Le peuple qui marchait dans les
ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le
pays de l’ombre une lumière a resplendi. » (Isaïe 9,1)
Le
prophète Isaïe s’adressait à des gens déportés en terre étrangère, hostile,
méchante. L’annonce de la lumière est l’expression de la libération, de la
liberté, de la dignité. Les ténèbres, la violence, l’humiliation - expressions du
mal -, ne peuvent avoir le dernier mot sur la lumière.
Ce
même message s’adresse à nous aujourd’hui, dans nos obscurités et celles de
notre monde.
« Toute nuit pressent que la lumière
jaillira de l’aurore qu’elle attend. » (Claude
Duchesneau)
On
sait bien que nos vies, la vie du monde, ne sont pas tout noir ou tout blanc –
ou tout rose et tout gris - elles sont tissées d’ombres et de lumières.
Notre
désir le plus profond nous fait chercher la lumière, marcher vers elle ; la
lumière attire, à condition qu’elle n’aveugle pas.
« Sur ceux qui habitaient le pays
de l’ombre une lumière a resplendi. »
Cette
lumière, pour nous, c’est Quelqu’un de vivant : Jésus, le Christ.
« Je suis la lumière du
monde. » (Jean 8,12 ; 9,15)
« Je suis le Chemin, la Vérité et
la Vie. » (Jean 14,5)
Il
nous appelle à être un rayon, un reflet de cette lumière, comme il a appelé ces
quatre amis occupés à leur pêche, à leur métier : Simon, André, Jacques et
Jean. Ils n’étaient certes pas des lumières ! - mais si on se laisse
éclairer par Celui qui est Lumière, si on laisse pénétrer en nous quelques
rayons de la lumière, alors on la reflétera, on la renverra – cette lumière -,
peut-être faiblement - il ne s’agit pas d’éblouir, c’est peut-être une
tentation -, mais d’éclairer un chemin, des pas, une issue.
« Ta parole est la lumière de mes
pas, la lampe de ma route. »
(Psaume 118,105)
On
peut éblouir beaucoup et éclairer peu.
Ces
petits reflets de lumière du cœur de Dieu s’appellent présence - c’est
d’ailleurs le nom qu’on donne à une lumière qui détecte une présence -,
proximité, amitié, soutien, partage, prière, paix intérieure ; tout ce qui
empêche de rester dans le noir, tout ce qui peut donner d’espérer, d’aimer, d’y
voir clair, de se repêcher.
« Je vous ferai pêcheurs d’hommes. » (Matthieu
4,19)
C’est
le désir de Jésus pour ses amis.
Pêcher
du poisson, c’est le tuer pour le manger, c’est l’attraper, par ruse, par
leurre, c’est le sortir du milieu où il vit. « La pêche n’est jamais une
bonne nouvelle pour le poisson » -, dit un proverbe américain.
Pêcher
des humains, c’est leur permettre de retrouver vie et lumière, les re-pêcher,
leur sortir la tête de l’eau ; ce n’est pas les attraper par ruse, mais
leur indiquer une sortie, un chemin, une lumière. Quand on est repêché à un examen, on s’en sort.
Dieu
nous re-pêche sans cesse pour nous ouvrir à la lumière.
La
Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à nous laisser attirer par la lumière
du Christ, le cœur de Dieu, à la chercher, à s’en laisser pénétrer, pour être
ne serait-ce qu’un petit reflet, un petit rayon indiquant une présence, une
espérance.
« Jésus le Christ, lumière intérieure,
ne laisse pas mes ténèbres me parler.
Jésus le Christ, lumière intérieur, donne-moi
d’accueillir ta lumière. »
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