Quelques réflexions - 21 décembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Le cantique des cantiques, c’est le plus beau des cantiques. Et la lecture
de ce matin, Christian de Chergé la commente dans sa « Retraite sur le
cantique des cantiques » avec de belles allusions à la Visitation, ou à la
femme courbée de l’évangile remise droite. Courbée elle ne peut
« visiter » le monde.
Cette lecture d’aujourd’hui est reprise aussi dans l’office des vigiles de
la fête de la Visitation, une « fête quasi-patronale pour « nos
monastères de Thibirine et de Midelt » disait Christian de Chergé. Lieux d’une
rencontre intense entre les hommes et avec Dieu aussi intense que celle que vit
Marie et Elisabeth. Nous, nous lisons cette lecture à quelques jours de Noël où
le bien-aimé peut nous dire « viens » parce que lui aussi il « vient ».
Mystère d’un rencontre autour de la crèche.
Dans l’évangile, quel est le but du voyage de Marie : vérifier la parole de
l’ange ? Marie nous montre plutôt que dire oui à Dieu, c’est se mettre en
chemin vers les autres. Comme l’ange l’avait saluée, Marie salue Elisabeth et
Luc reparle à trois reprises de cette salutation de Marie mais sans nous en
dire plus. Elisabeth en signale seulement l’effet sur Jean le Baptiste : elle
élève la voix par un cri ; elle est prise d’une grande joie et l’enfant
qu’elle porte lui permet d’identifier elle aussi celui que porte Marie, comme
son Seigneur.
Comment un bébé pas encore né peut-il reconnaitre un bébé à peine
conçu ? Dieu n’avait-il pas annoncé que Jean Baptiste serait prophète dès
le sein de sa mère ? L’appel prophétique prend l’homme entièrement et de
manière définitive. Elisa-beth sort de sa réserve et de sa honte. Avec un mari
muet et elle qui gardait le secret. Il n’y a pas dû y avoir beaucoup de
paroles, jusqu’à présent. C’est maintenant le temps de la Parole libérée, avec
des paroles pleines de sagesse. Elisabeth ne dit pas à Marie : « béni soit ton
fils », ce qui pourrait laisser croire à une naissance toute naturelle. Elle
parle du fruit qui germe en Marie et celle-ci est la mère de son Seigneur.
Marie est bien mère mais celui qu’elle porte la dépasse. Heureuse celle qui a
cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. C’est la 1°
béatitude de l’évangile qui contient en germe toutes celles qui suivront.
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