dimanche 10 janvier 2021

Homélie Baptême du Seigneur. Année B. 10 janvier 2021

Homélie Baptême du Seigneur. Année B. 10 janvier 2021

Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON.

Is 55.1-11 ; 1 Jn 5,1-9 ; Mc 1,7-11

Nos vies sont faites d’étapes successives ... : l’enfance, l’école, le 1er emploi, le mariage, la naissance des enfants, la perte d’un être cher, l’entrée dans la vie religieuse ou de prêtre... - la retraite - ...  Ces évènements suscitent souvent des changements de façon de vivre.

 Le Baptême de Jésus, que nous fêtons aujourd’hui, marque une nouvelle étape dans sa vie. A 30 ans, Jésus quitte maison, famille, métier, village, amis... pour se donner aux « affaires de son Père » comme il avait dit : la mission d’être au milieu des humains, le visage, le cœur, la vie, l’amour, visibles de Dieu...

« Jésus vint de Nazareth et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain ». C’est le 1er acte officiel de sa nouvelle vie. Il se rend solidaire de tous les gens qui venaient se dépolluer de leurs mauvais comportements par le Baptême de Jean, en descendant dans l’eau du Jourdain.

 Jésus commence sa mission par un geste d’une grande humilité, en manifestant sa solidarité avec nous, ses frères et sœurs humains pécheurs, dont il se soucie parce qu’il les aime. Jésus n’avait pas besoin d’être baptisé ! Il partage notre condition humaine « excepté le péché ! ». « Il est Dieu, né de Dieu ». Il manifeste clairement sa solidarité avec notre condition humaine, avec ses misères et son péché, il les prend sur lui. Il descend dans les eaux profondes de nos fragilités, de nos faiblesses, de nos lâchetés, de nos manques d’attention et d’amour, pour nous sortir de cette eau et nous tonifier par l’Eau Vive (c’est la 1ère lecture).

Disciples de Jésus, comment ne serions-nous pas humblement solidaires de notre humanité et de ses misères, faisant ce que nous pouvons pour participer à cette œuvre de « re-création » permanente, en commençant par nous-mêmes.

Au lieu de désavouer Jésus prenant la file d’attente des pécheurs, Dieu atteste que son Fils est à la bonne place parmi les pécheurs, non parce qu’il serait pécheur lui-même mais parce que sa présence annonce et annoncera l’Amour Sauveur de Dieu le Père.

L’événement de Noël en est déjà le signe. Il se continue dans celui du Baptême de Jésus, il se déploiera tout au cours de sa vie...

A peine sorti de l’eau et relevé des profondeurs de notre humanité, Jésus reçoit la reconnaissance officielle de sa filiation divine et l’approbation de son action : « Tu es mon Fils bien aimé, tu me donnes la joie » par ce que tu es ce que tu fais.

Le ciel s’ouvre, signe de la communication entre Dieu et l’humanité. L’Esprit descend sur Jésus, sous le signe d’une colombe, expression de la vie, de la paix, de la douceur. La même colombe qui, à l’aube de la création, planait sur les eaux pour faire naître le monde. La même colombe que Noé avait lâchée depuis l’arche, dans le déluge. Elle était revenue avec, dans le bec, un brin d’olivier, signe qu’elle avait trouvé un lieu où la vie reprenait : espérance !

Le plus important dans cet événement : est la voix de Dieu, le Père, mettant sa signature : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi, je trouve ma joie ». C’est une déclaration d’Amour à Jésus et, par lui, à notre humanité, à chacun, à chacune et nous la recevons personnellement : « Tu es mon Fils, ma fille bien aimée... Tu me rends heureux ! ». C’est le cadeau, le présent, la grâce de notre baptême. C’est la plus belle promotion humaine, celle de notre dignité et de nous savoir aimés de Dieu.

 En terminant le temps de Noël, le Baptême du Seigneur nous ouvre au quotidien, à l’ordinaire, dans un temps et des conditions difficiles. Nous sommes baptisés pour vivre ce que nous sommes et en témoigner : des fils et des filles bien-aimés de Dieu. Si Dieu s’en réjouit, nous pouvons, nous aussi, puiser dans cette relation : Joie profonde, Espérance et Confiance dont nous avons tant besoin.

 

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