Homélie dimanche 4° dimanche de Pâques année B. 25 avril 2021
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint-Maur
Ac 4,8-12 ; Ps 117 ; 1 Jn 3,1-2 ; Jn 10,11-18
Pour cette 58ème journée mondiale de prière pour les vocations, l’Evangile nous présente Jésus comme le Bon Berger :
- Il connaît ses brebis.
- Elles le connaissent.
- Il en prend soin.
- Il les aime jusqu’à donner sa vie pour elles.
- Quelles que soient nos vocations, nos états de vie, Jésus nous invite à être comme lui, des bons bergers les uns pour les autres.
En cette année consacrée à Saint Joseph, le Pape François, dans un message pour cette journée de prière, nous présente Saint Joseph comme un modèle des vocations par ses réponses aux appels de Dieu, entendus au plus profond de lui-même... comme des rêves à réaliser. Je m’inspire de ce beau message du Pape François pour cette homélie.
Qu’est-ce que Saint Joseph a à faire avec les vocations ? Il n’était ni prêtre, ni religieux : un artisan de village. Il a accepté de devenir père adoptif du Fils de Dieu, et de l’élever en vivant avec Marie, dans l’illégalité du temps. Il a écouté la voix intérieure du message de Dieu.
Le Pape François écrit dans ce message, à propos de Joseph : « Saint Joseph n’impressionnait pas, il n’était pas doté de charismes particuliers, il n’apparaissait pas exceptionnel aux yeux de celui qui le rencontrait. Il n’était pas célèbre. Pourtant, à travers sa vie ordinaire, il a réalisé quelque chose d’extraordinaire aux yeux de Dieu... : répondre à l’appel de Dieu. Quel que soit cet appel, c’est être capable de donner et de susciter la vie dans le quotidien. C’est à cela que tendent les vocations : susciter et régénérer des vies chaque jour. ». La vie, pas que biologique, la vie, énergie intérieure, le souffle de vie... La vie, quoi!
« Répondre à sa vocation, à son appel », dit le Pape, « c’est laisser le Seigneur et sa grâce modeler des cœurs de pères et de mères chez celles et ceux qu’il appelle : des cœurs ouverts, capables de grands élans, généreux dans le don de soi, compatissants, réconfortants dans les angoisses, fermes pour renforcer les espérances ». C’est de cela, dit le Pape François, que le Sacerdoce et la Vie Consacrée ont besoin aujourd’hui.
C’est une grosse difficulté pour les prêtres aujourd’hui :
- l’étendue des territoires,
- des emplois du temps « sur remplis »,
- le petit nombre de prêtres etc..,
rendent difficiles la proximité, la connaissance réelle, la présence aux personnes qui leur sont confiées, pas seulement auprès des pratiquants mais près de tous, pour qui nous devons être de bons bergers et communiquer la Bonne Nouvelle du Christ. Cette mission demande précisément du temps, de l’attention, de l’écoute, de la présence, surtout en ces temps marqués par des fragilités et des souffrances, des incertitudes et des peurs concernant l’avenir et le sens même de la vie.
Les bons bergers sont celles et ceux qui prennent soin, qui servent et qui se donnent, comme Jésus. « Je donne ma vie pour mes brebis ».
« J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas dans le pré... ». Le Bon berger est attentif aussi à elles, à celle qui s’est égarée dans la montagne et que le berger ramène sur ses épaules, comme l’évoque si bien l’image du Bon Berger, dans les débuts de l’Eglise.
Saint Joseph est celui qui a pris soin, qui a veillé sur, qui a servi dans la discrétion... Il a entendu cette parole du message de Dieu : « Ne crains pas ! ». « N’aie pas peur ». Ces paroles nous sont également adressées, à nous qui avons répondu à un appel, à une vocation : fonder une famille, choisir de servir dans le célibat, la vie consacrée, le sacerdoce.
« Ne crains pas », paroles adressées aussi à celles et ceux qui entendent un appel, dont la voix est couverte par celles des incertitudes, des difficultés, des modes de vie du temps.
« Ne crains pas », ces paroles soufflées dans le cœur de Joseph, accompagnent toujours celles et ceux qui disent oui, par leur vie, oui à Dieu et à leurs frères et sœurs. Ils ne seront pas déçus... C’est vrai !
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