Ascension du Seigneur. Année A. 18 mai 2023
Père Maurice BOISSON - Carmel de St Maur.
Ac 1,1-11 ; Ep 1,17-23 ; Mt 28,16-20
Du temps où je faisais du catéchisme (il y a longtemps !), en préparant l’Ascension, j’avais demandé au groupe de faire, chacun, un dessin : comment il se représentait l’Ascension.
- Pour l’un : Jésus était dans une fusée partant dans l’infini du ciel.
- Un autre : un petit malin, avait dessiné une file d’autos qui se touchaient avec ces mots : l’Ascension c’est le pont !
- D’autres : les amis de Jésus qui pleuraient en regardant le ciel...
- Et puis, un autre, il s’appelait Quentin, montre ce qu’il avait dessiné : Jésus au milieu de ses amis, un peu décollé du sol, comme prêt à partir et à côté une silhouette. Quentin explique : « Les amis de Jésus s’imaginent qu’il les quitte, mais en fait, il reste avec eux, seulement ils ne le voient plus comme avant ». Tout est dit, ou presque, de l’Ascension : Jésus disparaît visiblement aux yeux de ses amis, mais, ceux-ci le voient autrement... Jésus est resté avec eux, avec nous. Il est toujours là... « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ce sont les dernières paroles de Jésus à ses amis.
Depuis l’Ascension, on ne voit plus Jésus en chair et en os ! Nous savons qu’il est présent avec nous, en nous. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » avait dit Jésus à Thomas l’incrédule. Il y a des absences plus présentes que des présences physiques, on peut être là, physiquement tout proche, et être absent, loin. On le dit parfois : « Tu as l’air ailleurs ! Tu n’es pas là ! ».
Jésus ressuscité n’a pas décollé de notre monde comme une fusée vers les nuages. Il est monté au ciel : le ciel signifiait la demeure des dieux et de Dieu. Il est monté au ciel : ça veut dire, Jésus rejoint Dieu là où il habite, au plus intime de nous-mêmes. Jésus ne monte pas, il s’enfonce dans l’infini de nos cœurs pour nous tirer vers un meilleur, un plus, un mieux, un plus beau, un plus fraternel et plus aimant... Nous l’entendrons dans la Préface : « Sans quitter notre condition humaine, il nous donne l’espérance de la rejoindre un jour », là où il est, dans le cœur, dans l’être, dans le monde de Dieu...
Jésus, l’homme qui prit le pain et le vin, qui a donné sa vie par Amour, n’est plus devant nos yeux pour nous donner l’amour, la paix, la bonté de Dieu. Il nous confie de le faire et de donner la visibilité de sa Présence aujourd’hui.
Jésus, aujourd’hui, et depuis l’Ascension, n’a pas d’autres mains, ni d’autres bras que les nôtres, pour rendre présent le don de son Amour. Il n’a pas d’autres yeux que les nôtres pour poser sur chacun son regard aimant et libérateur. Il n’a pas d’autres bouches que les nôtres pour dire sa Parole de vie, de réconfort, de relèvement. Pas d’autres cœurs que les nôtres pour transmettre sa bonté et sa paix... Deux hommes vêtus de blanc (c’est la fin du récit de l’Ascension) disent aux amis de Jésus, qui avaient les yeux fixés sur le ciel : « Galiléens (Jurassiens !), pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? » Dans le quotidien de nos vies, donnons des signes visibles, tout simples, de la présence aimante et libératrice du Christ et de l’Evangile, pour que rien de lui ne s’efface et pour que notre monde soit meilleur !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire