dimanche 27 juillet 2014

Homélie 17e dimanche A - 2014

Homélie 17e dimanche A - 2014
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

Les trésors ! ça fait toujours rêver ! Ça fait chercher, on voudrait bien les trouver. La course au trésor, ou la chasse, ou la carte au trésor ont toujours du succès. « Mon trésor » : c’est une belle appellation des parents à leurs petits, ou entre personnes qui s’aiment.

C’est dire qu’un trésor, c’est très précieux, on y tient ; quand on l’a, on le protège. On peut se séparer de beaucoup d’autres biens - précieux aussi - pour acquérir ce que désire notre cœur. On n’est pas loin de la vie religieuse et de la vie tout court.

« Le Royaume de Dieu – dit Jésus ce matin – est comme un trésor caché dans un champ. L’ouvrier agricole qui le découvre en labourant le cache et fait tout pour acheter le champ ; alors, le trésor lui appartiendra. » (cf. Matthieu 13,44).

« Le Royaume de Dieu – dit encore Jésus – c’est comme un bijoutier qui recherche des pierres précieuses, des diamants rares. » (cf. Matthieu 13,45) Dans une vente, on présente une de ces perles rares de très grande valeur. Notre bijoutier l’achète et vend même sa boutique pour la payer.

Le trésor, la perle, ce sont des biens très précieux ; pour les avoir, il faut se séparer d’autres choses.

Ces deux comparaisons – dit Jésus – c’est pour nous dire un petit quelque chose du Royaume des cieux : « c’est comme… » - mais, en vrai, c’est encore mieux que ça : c’est ce monde que Dieu désire et fait pour nous, pour l’humanité, c’est le désir qu’il y a au plus profond du cœur humain, quand la mauvaise herbe ne l’étouffe pas. Le désir profond du cœur humain rejoint le désir du cœur de Dieu. Voilà le trésor, la perle -  ce qui est le plus précieux, le plus vital pour l’être humain, pour le vivre ensemble.

Dieu, qui n’est qu’amour, son Royaume, son monde, n’est qu’amour ; il n’offre que du bon, du beau, du bien, tous les trésors de son cœur ; il les propose à notre liberté qui peut les accueillir, les rendre présents, ou les refuser.

Les vrais trésors sont ceux du cœur. On peut se laisser prendre par les mirages de la recherche du trésor, le toc, les contrefaçons, l’illusion, l’immédiat : on croit que c’en est mais ça n’en est pas.

Les questions de cet Evangile percutent le plus concret de nos vies : « Qu’est-ce qui a le plus de prix pour toi ? Qu’est-ce qui a de la valeur ? A quoi tu tiens le plus ? Quel est le désir du trésor pour lequel tu sacrifierais d’autres biens ? »

La première lecture nous parle du jeune roi Salomon : il a une succession difficile après le grand roi David ; il est inexpérimenté. Dieu lui propose de l’aider : « Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai » (1 Rois, 3,5).

Ce jeune roi, plein d’avenir, de pouvoir, de richesses, demande quoi ? « Donne-moi, un cœur attentif, intelligent, pour discerner le bien et le mal. C’est ce qui m’aidera le plus » (cf. 1 Rois 3,9).

Les trésors du cœur : l’essentiel. Et Jésus dira : « Personne n’a mieux gouverné que Salomon. »

La Parole de Dieu de ce dimanche - en plein bouillonnement des événements du monde - nous invite à discerner les vrais trésors, ce qui vaut – vaut le coup, ce qui est le plus précieux pour vivre.

C’est une des grandes questions de notre société : celle des repères, de ce qui est le plus précieux, qui ne se bricole pas, mais s’entretient avec soin.

C’est pas vrai que tout se vaut, que tout est pareil, qu’un être humain peut être traité comme un objet, une chose, ou un outil ; que la vie – à tout moment de l’existence – que l’amour, que le vivre ensemble, les relations – peuvent être établies avec un désir égoïste de pouvoir, de puissance, d’argent.

Quand tout se vaut, quand tout est sur le même plan, plus rien ne vaut, il n’y a plus de trésor dans le cœur humain.

Laissons la Parole de Dieu de ce jour tourner nos regards vers les vrais trésors, demandons le désir de les chercher et de les montrer, au plus quotidien de nos vies.

Avec Saint Ignace de Loyola, ou avec Sainte Thérèse, prions : « Reçois, Seigneur, tout ce que je possède. Donne-moi seulement ton amour et ta grâce. C’est assez pour moi. »

« Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » (Matthieu 6,21).

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