Homélie du 21ème Dimanche année B
Carmel de Saint-Maur —Père Maurice Boisson
Ces jours-ci
ont une petite odeur de rentrée ! Reprise, changement, départ, continuité,
découvertes, choix, décisions, inconnu… temps des choix imposés par les
circonstances ou mûris longuement, décisions qui engagent…
Ça sent aussi
la rentrée dans la vie de nos communautés chrétiennes, on prépare l’année et les situations difficiles qui obligent à
faire des choix, à se donner des priorités, à aller à l’essentiel : vivre du Christ,
nous en nourrir et témoigner de l’Évangile dans le concret de la vie et des
relations, des activités, des situations. Dans la société, comme dans l’Église,
comme dans notre vie personnelle, ne jamais lever la tête du guidon pour voir
où l’on est, où l’on va, et comment ça va, c’est aller dans le mur ou dans le
ravin.
La Parole de
Dieu de ce dimanche a, elle aussi, un parfum de rentrée : elle nous invite à
choisir. elle est la conclusion de ces dimanches d’été où, après la multiplication des pains, Jésus nous
redit plusieurs fois la nécessité de nous nourrir non seulement de pain
matériel, des biens matériels, mais d’une nourriture qui apporte vie, énergie,
forces à l’être tout entier - corps et esprit, à la personne qui ne fait qu’un,
corps et âme. Cette nourriture, c’est Lui, le Christ, c’est Dieu lui-même.
Cette nourriture, c’est l’Amour, l’Etre même de Dieu que le Christ nous donne,
pour qu’à notre tour, nous soyons nourriture d’Amour pour notre temps, pour
notre société, là où nous sommes.
Or, ceux qui
ont suivi écouté Jésus, après avoir rassasié leur estomac, trouvent que ces
paroles sont dures, dit l’Evangile. Le choix est difficile : soit ouvrir son
coeur, sa personne pour aimer soit se fermer sur soi, dans une tranquillité
intérieure, fusse-t-elle soit-disant spirituelle.
« Choisis
la vie ! » C’est la grande direction de toute vie chrétienne. Choisir la
vie, c’est choisir d’aimer, c’est choisir le Christ. Alors, beaucoup de
disciples s’en retournèrent et cessèrent d’accompagner Jésus. Question au
combien actuelle ! Il ne faudrait pas tirer la conclusion que celles et ceux
qui prennent des distances avec l’Eglise, d’une manière ou d’une autre, cessent
de suivre le Christ et de vivre l’Evangile. Ce serait nous justifier à bon
compte sur le témoignage que nous donnons !
Ce qui est en
cause dans cet Evangile, c’est l’attachement à la personne du Christ. C’est
pourquoi il pose la question à ses proches amis, avec une grande douceur et un
infini respect de leur liberté : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »
La réponse est liée à l’attachement qu’ont les amis de Jésus à sa personne.
« A qui irions-nous? Tu as les paroles de vie », vie pleine, entière,
totale, maintenant et pour toujours. C’est à Toi que nous sommes attachés par l’amour,
même si, et ce n’est pas fini, on n’est pas toujours au top de la réponse que
l’on te doit ! Par cette réponse, vitale, qui sort du coeur, de toute la
personne de ces amis, « A qui irions-nous? », ils reprennent le choix
du peuple de Dieu à qui Josué demande dans la première lecture :
« Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, le Dieu de nos père ou
les idoles », elles sont nombreuses aujourd’hui. Nous voulons servir le
Seigneur. La vie est faite de choix, où que nous soyons, quelques soient nos
situations.
Cette période
de reprise nous invite à vérifier nos choix, à les ajuster à l’Evangile, au
Christ, dans ce qui est possible. C’est au groupe des 12 que Jésus s’adresse,
non à Pierre ou Jacques ou Jean en particulier. La réponse est commune :
« A qui irions-nous? » Pour cela, nous avons besoin de la lumière, de
la force et de la paix intérieure que Dieu nous donne.
Alors,
demandons-Lui : « Tu nous a réunis, Seigneur, pour que nous cherchions ta
volonté. Tu m’appelles à faire des choix. Mets en nous le désir de ce qui est
vrai. Tiens-nous dans ta lumière. Garde-nous dans un esprit de Paix. Et quand
nous aurons vu ce que tu demandes, aide-nous à l’accomplir d’un même coeur.
Amen ! »
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