Homélie
Présentation du Seigneur au Temps
Fête
de la Vie Consacrée
Année
C - 2019
Père
Maurice BOISSON – Carmel de Saint Maur (39 Jura)
Evangile :
Luc 2, 22-40
Dans
le numéro de janvier du Bulletin du doyenné de Lons-le-Saunier, un article
signé « Les sœurs Carmélites de Saint Maur » donnait le sens
et les objectifs de cette fête de la Vie Consacrée. Citant la lettre de
Jean-Paul II en 1997, pour la 1ère année de cette fête, vous donniez 3 buts à
cette journée :
-
Rendre grâce pour le don à l’Eglise, et au monde, de la Vie Consacrée.
-
Mieux connaître et apprécier la Vie Consacrée.
-
Célébrer ensemble et solennellement les merveilles que le Seigneur accomplit
dans les personnes consacrées.
Ces
3 objectifs sont bien enracinés dans l’événement rapporté par Saint Luc dans
l’Evangile de ce matin.
La
fête de la Présentation s’appelle aussi la fête de la Rencontre. Rencontre du
Don, de l’offrande, et de Celui qui est à l’origine du Don : « Nous
ne pouvons t’offrir que ce qui vient de toi » dit une oraison. « Tu
es béni, toi qui nous donnes ce pain, ce vin, et ce qu’ils signifient pour la
vie du monde dans nos vies... Nous te les présentons - la Présentation -
L’offrande que nous pouvons faire, ce qui nous appartient, c’est notre réponse
à ce Don, notre réponse... libre. « Voici que je viens Seigneur,
répondre à ton désir, au Don que tu me fais de ton amour ».
Marie
et Joseph en présentant Jésus au Seigneur, rendaient grâce pour le Don de cet
enfant mais un Don qui a pu se réaliser par l’accueil favorable de Marie et de
Joseph, au prix de renoncement, à leur propre tranquillité, à leurs propres
idées, au quand dira-t-on et même à la pratique de la Loi, sur ce point. Tout
don de Dieu nous rend donnant à notre tour. Rendons grâce pour le Don de la Vie
Consacrée et aussi pour ce qui permet à ce Don de se réaliser aujourd’hui.
Syméon bénit Dieu.
Mieux connaître et apprécier la vie
consacrée. C’est le 2ème objectif cité pour cette fête. C’est tout le sens de
cette rencontre d’un jeune couple, Marie et Joseph et l’enfant avec 2 personnes
âgées, Syméon et Anne. Rencontre de deux mondes. Rencontre d’une histoire, d’un
passé et de la nouveauté. Non pas dans l’affrontement, le conflit, mais dans le
passage paisible... Le conflit, la violence, ne tarderont pas à se manifester,
ils se termineront au Calvaire, mais, ils seront vaincus au matin de Pâques. Il
y avait une forte attente dans le peuple, représentée par Syméon, attente
préparée au fil de l’histoire. L’histoire ne peut jamais être figée. « Syméon
reçut l’enfant dans ses bras » (Lc 2,28). Tout est dit et tout reste à
réaliser. Un geste de toujours, geste de la vie qui ne s’arrête jamais, geste
de l’avenir, geste de la confiance. Prendre l’enfant dans ses bras, c’est
ouvrir la porte à demain, il regarde vers demain le vieux Syméon, il voyait
loin derrière lui, le passé de tout un peuple... Il voyait encore plus loin
devant lui : l’invisible. Il était en paix devant la nouveauté
qu’allait apporter cet enfant, nouveauté faite de souffrance, signifiée pour sa
mère, et de contradiction. Il n’y a pas d’avenir de naissance, de renaissance,
sans gestation, sans douleur, sans travail... Cette fête est la fête de la
Rencontre d’hier et de demain, dans l’aujourd’hui. Syméon le vieillard,
reçoit dans ses bras, l’enfant. Nous sommes en notre temps à la pleine jonction
de deux mondes. Dans le journal La Croix de mardi dernier, un article résumait
un colloque organisé pour les 50 ans de la « Fondation des
monastères » intitulé « le passage à un monde autre ». La vie monastique, écrit ce
compte-rendu, a-t-elle une réponse à
apporter aux enjeux d’aujourd’hui, alors que, je cite : « la
vie monastique exerce une attraction considérable sur tous les chercheurs de
sens... et que ses vocations se raréfient ». Syméon reçut l’enfant
dans ses bras. Il bénit Dieu. Joseph Marie, l’enfant retournèrent chez eux. Un
monde nouveau naissait.
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