Homélie Baptême du
Seigneur année A 2020
Père Maurice BOISSON
- Carmel de Saint Maur
Is 42,1-4.6-7 ;
Ac 10,34-38 ; Mt 3,13-17
Le temps de Noël qui se termine
aujourd’hui nous a apporté ce magnifique cadeau de Dieu : non pas des
choses mais sa Présence en son Fils Jésus. En venant habiter chez nous,
en nous, dans notre monde, il nous a apporté avec lui tout ce qu’il est :
Paix, Amour, Justice, Bonté... des cadeaux qu’il ne faut pas revendre sur
« cadeau–coin » mais à
partager sans modération. Ce sont des énergies durables : plus on les
partage, plus il y en a...
Voilà que Jésus a grandi. Ce
dimanche nous fêtons son Baptême, à 30 ans ! Au bord d’une rivière, le
Jourdain, Jean-Baptiste, cousin de Jésus, baptisait. Beaucoup de gens venaient
vers lui, de tous bords, pour se faire « purifier » : être décrassés de toutes sortes de mal qui
abiment les cœurs et les relations. Ces gens descendaient, chacun leur tour,
dans cette rivière, Jean-Baptiste versait de l’eau sur eux et ils remontaient,
purifiés. Jésus arrive à cet endroit, il se glisse dans la file de ces pécheurs
pour se faire baptiser ! Jésus : se faire baptiser ? Il n’en a
pas besoin, le Fils de Dieu, « Lui
qui partage notre condition humaine, excepté le péché » ! Il est
là, au milieu de notre humanité, attendant son tour.
Dieu n’est pas venu
habiter chez nous pour nous regarder, ou nous juger, ou même nous encourager
depuis un balcon. Il est là, au milieu de nous. Il a voulu prendre place dans
la file des pécheurs que nous sommes, par solidarité il a voulu descendre dans
l’eau pour nous sortir de l’eau, là où nous sommes souvent et où nous risquons
de nous noyer, il nous sort du péché.
Dans cette file, Jésus est
reconnu par Jean-Baptiste. Quelle surprise ! Lui ? Se faire baptiser
par moi ? Non ! : « C’est
moi, dit Jean-Baptiste, qui ai besoin
d’être baptisé par toi ! » et pas l’inverse. « Laisse-moi
faire ! » dit Jésus. « Laisse tomber pour le moment ! Il
convient de faire ce qu’il faut ». Jean-Baptiste baptise Jésus. Jésus veut
donner le signe qu’il est envoyé et qu’il vient pour une mission de miséricorde
et non de jugement. « Je ne suis pas
venu pour condamner le monde mais pour le sauver » dira-t-il plus
tard. En descendant et en remontant dans l’eau du Jourdain, Jésus prend sur lui
nos faiblesses et nos péchés pour nous en sortir, nous purifier et nous
fortifier dans nos désirs de bien, de conversion... Il prend sur lui nos peines
et nos misères pour les adoucir. Il prend sur lui nos joies, nos générosités,
pour les faire aboutir à plus d’Amour.
Jésus remonte de l’eau. Il se
passe quelque chose venu ciel, de Dieu son Père. Celui-ci, au lieu de le
désavouer, atteste que Jésus, son Fils Bien-Aimé, est à sa place, à la bonne
place parmi les pécheurs. Non pas parce qu’il est pécheur lui-même mais parce
qu’il va réaliser « l’Amour Sauveur » du Père pour nous. Remonté de
la rivière, Jésus voit le ciel ouvert. Les gros nuages se dispersent, l’Esprit Saint
descend sur Lui et sur cette humanité qu’il relève de l’eau. Une colombe vient
sur Lui, elle est signe de l’Esprit de Dieu, l’image de la Paix, de la Vie et
des commencements comme à la Création et au Déluge. De ce ciel ouvert, la
Parole de Dieu se fait entendre : non comme un ouragan mais comme le souffle
léger d’une déclaration d’Amour. « Une
voix disait : Celui-ci est mon
Fils Bien-Aimé en qui je trouve ma joie ». Cette même Parole d’Amour,
ce même Esprit, nous sont donnés à notre Baptême. C’est le message de ce
dimanche. Partageons-le, vivons le ensemble amis de « Foi et Lumière »
et nous tous sœurs et frères, parce que nous sommes fils et filles bien aimés
du Père... Laissons résonner en nous ces paroles créatrices en chantant le
refrain du chant d’entrée : « Bien
aimé de Dieu, aujourd’hui tu es engendré. Bien-aimé de Dieu, le Père t’a donné
tout son Amour ». Aujourd’hui et pour toujours.
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