Homélie
Epiphanie du Seigneur 2020
Carmel de
Saint Maur - Père Maurice BOISSON.
Is
60,1-6 ; Ep 3,2-3a. 5-6 ; Mt 2, 1-12.
Ce sont de vraies vedettes ces
mages ! Ils ont traversé les siècles et les frontières... Et encore
aujourd’hui ils ont toujours « la côte »
puisque ces jours on mange la galette en leur honneur ! Qui sera
roi ? Qui sera reine ? Eh bien, ils n’étaient pas des Rois mais des savants ces mages, des devins. Ils
étudiaient le ciel et les astres... et déjà les horoscopes. Ils ont suivi une Etoile
non encore découverte, cette Etoile leur
indiquant la naissance du Roi des Juifs. Cette Etoile les a conduit à la
crèche, à la Lumière du Christ. « Les nations marcheront vers ta Lumière »
nous dit la 1ère lecture. Une
Etoile, c’est magique ! Ça parlait aux mages !
Voici que dans l’intimité et la précarité de
l’étable entre l’immensité du monde. Un jour Marie pourra raconter à son
grand garçon : avec les mages des pays lointains, avec les marginaux, les
bergers, avec les animaux de la création, avec le monde invisible des anges et
avec les gens très ordinaires, comme Marie et Joseph, « tout l’univers
s’est rassemblé sous ton Etoile ». C’est la grande révélation de
Noël et de cette fête de l’Epiphanie : Dieu, en Jésus, vient pour tous,
chez tous, en tous... Dieu n’est confisqué par personne. Jésus, Dieu parmi
nous, est une Etoile pour tous, la Lumière pour tous.
« Toutes
les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la
même promesse dans le Christ » (c’est la 2ème lecture). « Jésus, le Christ, éclaire tout homme, tout être humain » nous disait
Saint Jean à Noël. Mais c’est nous qui pouvons obscurcir ou cacher cette
Lumière et cette Etoile, comme l’a fait Hérode. L’Etoile a conduit les mages.
Les mages cherchaient la signification de cette étoile et elle les a conduits à
la Lumière de Dieu. Partis au loin, des bouts du monde, ces mages sont arrivés
tout près, au plus intime d’eux-mêmes. Le plus grand voyage est celui qui nous
mène en nous-mêmes. Et ils arrivent à la crèche, là, où Dieu met au monde son
Amour. Ah, ça valait le coup de se mettre en route vers cet inconnu !
« Nous
avons vu son Etoile, nous sommes venus ! ». Un désir intérieur,
une Etoile, une Lumière intérieure les a mis en route et les a guidés. Et
toi ? Et moi ? Quelle étoile nous guide ? Quel désir nous met en
route ? Quelle recherche nous fait avancer, espérer, aimer ? Vers
quoi, vers où ? « Les gens ont
des étoiles qui ne sont pas les mêmes pour chacun » dit le Petit
Prince. Quelle est la tienne ? On ne vit pas sans étoile. Même qu’à un
endroit, nos mages, pourtant expérimentés, n’ont plus vu l’étoile... C’était au
palais du roi Hérode. Ils n’étaient pas chez le vrai Roi, au bon endroit. Les gros
nuages noirs de la méchanceté, de la jalousie, des mensonges d’Hérode cachaient
la Lumière de l’Etoile. Même si on tire le rideau sur la Lumière intérieure de
l’Etoile, la Lumière de l’Etoile de Dieu est toujours plus forte, c’est
pourquoi, quittant Hérode et ses nuages, les mages revoient l’Etoile qui les guide, ils revoient la Lumière... C’est
magique ! La Lumière guide les mages vers le Vrai Roi, l’Enfant de la
crèche, Celui qui est la Présence de l’Amour et de la Paix, de la Vérité de
Dieu : c’est ce qu’ils cherchaient au fond de leur cœur et ça leur donne
une grande joie, la joie, la vraie. La joie est la sœur jumelle de la Lumière,
de la Bonté, de la Vérité. Les mages ne sont pas venus les mains vides, ils ouvrent
leurs coffrets de cadeaux, ce qu’il y a de plus précieux dans leur pays et
surtout ils offrent ce qu’il y a encore de plus précieux dans leur cœur :
leur recherche, leur désir, leur démarche, leur soif de Lumière. Et alors, leurs
cadeaux leur sont redonnés en richesses intérieures beaucoup plus grandes encore, beaucoup plus
riches encore : cet or devient des cœurs d’or, l’encens devient la
bonne odeur de la fraternité, la précieuse myrrhe devient des perles et des
rosées de bonté, de sourires et d’amour. C’est magique !
Et nos amis repartent mais ils ne prennent
pas la même route, parce que leur rencontre leur a ouvert les yeux, elle a
changé leurs cœurs. Et « ils
repartent par un autre chemin »
qui évite Hérode et ses méchancetés.
Nos chemins, même obscurs, ne sont jamais
privés d’Etoile si nous faisons en sorte que les ténèbres ne soient pas
ténèbres mais une petite lueur de Lumière. Et les mages quittaient l’étable,
heureux, transformés. Et voici qu’un petit berger futé, leur glisse tout
bas : «Mais au fait, vous connaissez
le nom de la maman du bébé ? Elle s’appelle Myriam, Marie, chez nous ça
veut dire « Etoile de la mer ». « Magique ! » disent les mages. Eh bien que cette « Etoile de la mer », comme l’Etoile
de son Fils Jésus, la Lumière, soit notre
guide, soit notre Etoile vers le Christ et vers nos frères et sœurs.
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