Carmel de Saint-Maur – Père Jean Marie Bouhans
Au début de son évangile, Luc écrit pour un certain
Théophile –ce qui veut dire « ami de Dieu »C’est donc un texte qui
s’adresse à tous, à toi et à moi. Et ils sont deux les amis qui marchent vers
Emmaüs ; l’un s’appelle Cléophas et l’autre nous ne savons pas. Peut-être
Luc ne le connait-il pas ! Evidemment l’autre qui marche avec Cléophas, Luc
ne peut pas le connaitre ; c’est toi ! Il y a 2000 ans, Luc ne
pouvait pas savoir ton nom mais il savait déjà que bien d’autres allaient
marcher avec Cléophas au long des siècles.
Avec Cléophas, tu marches vers Emmaüs, un endroit que les
spécialistes n’ont jamais pu localiser vraiment dans le pays de Jésus. Dieu te
laisse la liberté de marcher où tu veux aller… Mais avec toi, avec moi, avec
les nôtres, il est le troisième homme qui vient marcher avec nous pour parler
avec toi, te laisser exprimer tes désirs profonds, tes projets, ce que tu à
l’habitude de partager avec tes amis, tous les autres Cléophas que rencontre sur
les chemins d’une journée, dans ta communauté, ton village, tees activités, tes
engagements….
Il marche avec toi vers le lieu que tu choisis pour chacune
de tes journées. Il se place entre toi et tes amis non pas pour te séparer
d’eux mais pour vous écouter les uns et les autres. Tu peux lui rappeler les
évènements de ton cheminement, ce que vit ta communauté, ce que tu as vécu
durant els dernières semaines… Tu peux lui dire comment Jésus a parlé aux
hommes et t’as fait grandir par sa parole. Tu peux lui redire tes espérances et
toutes les fois où, dans ta vie, devant les évènements du monde, tu dis comme
Cléophas : « nous espérions ». Peut-être y-a-t-il encore dans ta vie
des évènements dont tu recherches encore le sens et toi aussi, tu espérais
autre chose.
Regarde alors le troisième homme. Il prend le temps de
s’arrêter avec Cléophas et son ami et celui des prophètes pour expliquer le
chemin de Moïse. Regarde comment cela le concerne lui qui continue de marcher
avec toi… C’est lui qui à travers le Père Maurice, ou dans les rencontres de
communautés, ou dans un partage avec d’autres chrétiens te donne l’audace de
lui dire : 3reste avec nous ». Et c4est lui le troisième homme qui
reste.
Et chaque jour, il partage le pain. Peut-être n’avons-nous
pas tout compris, tout de suite. Mais comme les amis d’Emmaüs, nous ouvrons les
yeux du cœur suffisamment pour le reconnaitre, suffisamment pour que tu saches
que tu ne le verras pas, mais que tu sentes ton cœur tout brûlant au fond de
toi, suffisamment pour que tu chemines encore et devienne son témoin en
rencontrant un autre groupe qui te parlera de lui.
Va, le chemin ne
s’arrête pas. Qu’avec d’autres nous puissions lui dire souvent :
« Reste avec nous. Et avec d’autres tu l’entendras te dire bien
vite : « La paix soit avec vous ». Pâques, la résurrection,
l’eucharistie de chaque jour, c’est cela.
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