Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
De même que l’on recueille
précieusement, comme un testament, les dernières paroles des êtres chers qui
nous quittent, laissons-nous habiter par les dernières paroles du Christ en croix
que les Evangiles nous ont laissées. Sept paroles : chiffre symbolique
indiquant la plénitude ; tout est dit.
Deux paroles de miséricorde,
de pardon :
« Père, pardonne-leur : ils ne
savent pas ce qu’ils font. » (Luc
23,34)
« Pardonne-leur. »
Le par-don : par-delà, encore plus fort que le don.Jésus nous confie à sa Mère, qu’elle ait soin de nous, ses fils.
Deux paroles de souffrance,
d’angoisse, de sentiment d’abandon :
« Mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ? » (Matthieu
27,46)
« C’étaient nos souffrances et nos douleurs qu’il
portait » - annonçait le
prophète Isaïe (53,4). Les soifs et les angoisses de l’homme d’aujourd’hui.
Deux paroles d’apaisement et
de confiance :
« Tout est accompli. » (Jean 19,30)« Père, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc 23,45)
« Je remets mon souffle à celui qui redonne le souffle de vie. »
Sept paroles du Christ en
croix, qui résument les souffrances et les attentes de notre monde aujourd’hui,
et ouvrent sur un avenir.
C’est vendredi.
La nuit a vaincu celui qui a
créé le jour.La nuit a vaincu celui qui a créé l’amour.
La mort a vaincu celui qui a créé la vie.
La peur a vaincu celui qui a créé la joie.
La guerre a vaincu celui qui a créé la paix.
C’est vendredi, mais dimanche viendra.
« Le
grand mystère de Dieu n’est pas qu’il habite l’inaccessible lumière, mais qu’il
s’enfonce lui-même là où l’homme n’a pas d’autre compagne que la
ténèbre. » (Didier Rimaud)
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