lundi 12 mai 2014

4ème dimanche de Pâques – 11 mai 2014
Homélie du Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint-Maur

 On n’aime pas qu’on nous traite de moutons ! : suiveurs, bêlant, bons à tondre… Pourtant on suit encore bien les courants : de pensées, de modes, de façons de vivre…      Quand Jésus, dans l’Evangile, nous compare à des brebis, il veut nous dire tout le contraire de ce qu’évoque pour nous : « être des moutons ». On n’est pas dans l’anonymat d’un troupeau… Chacun de nous a un nom, par lequel il est appelé, reconnu, aimé. « Tu as du prix à mes yeux », dit Dieu, « Tu comptes pour moi, tu es précieux pour moi ». Jésus nous dit la douceur, la tendresse, l’attention de Dieu pour chacun de nous. Et, si une brebis s’égare, nous, il laisse les autres pour partir à sa recherche. Il prend soin de la fragilité des brebis, de notre fragilité. Si on pouvait avoir la même attention, le même soin pour chacun comme celui que Dieu a pour nous ; Si on pouvait dire de chaque être humain : « Tu comptes, tu as du prix à mes yeux, parce que Dieu t’appelle par ton nom ; tu es unique à ses yeux ».

Au temps de Jésus, le soir, les brebis étaient parquées dans un enclos fermé, une porte étroite permettait le passage. Le matin quand un berger venait chercher ses brebis, celles-ci, les siennes, se pressaient à la porte car elles reconnaissaient sa voix. Les brebis écoutent la voix du berger. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom…. Et il les fait sortir. « Je suis la porte », dit Jésus, celle qui fait passer, qui fait sortir, qui permet d’entrer et de sortir. Jésus, l’Evangile, ne nous laissent pas enfermés dans un enclos intérieur comme les mauvais bergers qui font le mur pour tenir les brebis enfermées. Ils font le mur à l’intérieur de nous mêmes pour nous maintenir enfermés et dérober nos libertés intérieures. Jésus est la porte, le passage, qui permet « d’aller et venir », dit encore cet Evangile.  C’est le contraire de l’enfermement intérieur. Il ouvre l’enclos sur la vie, sur « le pâturage, l’herbe fraiche près des eaux tranquilles »,  c’est le beau psaume 22 que nous avons entendu et chanté. « Je ne crains aucun mal, si je traverse les ravins de la mort ». Le Bon Pasteur nous fait sortir de nos enclos intérieurs, il ouvre, il appelle chacun par son nom, il conduit au bonheur parce qu’il conduit à la liberté intérieure. C’est le conseil de Pierre dans la 2ème lecture : « Vous étiez errants, comme des brebis, vous êtes revenus vers le berger qui veille sur nous. »

On a raison de ne pas aimer être traités de moutons et de ne pas vouloir être des moutons de Panurge mais aimons être les brebis bien aimées de Dieu, qu’il appelle par leur nom, qu’il fait sortir de leurs enclos intérieurs dans une société de plus en plus anonyme. En ce dimanche de prière pour les vocations, prions pour que nous donnions vie et goût à des hommes et à des femmes d’être des bons et des vrais bergers pour les autres, désireux de les aimer, de les conduire aux verts pâturages et vers les eaux tranquilles de la grâce, de la liberté intérieure et du don de l’Amour. Comme le Bon Pasteur soyons des portes non pas fermées mais qui ouvrent à la vraie Vie : « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. »

Aucun commentaire: