Homélie du Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint-Maur
Au temps de Jésus, le soir, les
brebis étaient parquées dans un enclos fermé, une porte étroite permettait le
passage. Le matin quand un berger venait chercher ses brebis, celles-ci, les
siennes, se pressaient à la porte car elles reconnaissaient sa voix. Les brebis
écoutent la voix du berger. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son
nom…. Et il les fait sortir. « Je
suis la porte », dit Jésus, celle qui fait passer, qui fait sortir,
qui permet d’entrer et de sortir. Jésus, l’Evangile, ne nous laissent pas
enfermés dans un enclos intérieur comme les mauvais bergers qui font le mur
pour tenir les brebis enfermées. Ils font le mur à l’intérieur de nous mêmes
pour nous maintenir enfermés et dérober nos libertés intérieures. Jésus est la
porte, le passage, qui permet « d’aller
et venir », dit encore cet Evangile.
C’est le contraire de l’enfermement intérieur. Il ouvre l’enclos sur la
vie, sur « le pâturage, l’herbe
fraiche près des eaux tranquilles »,
c’est le beau psaume 22 que nous avons entendu et chanté. « Je ne crains aucun mal, si je traverse les
ravins de la mort ». Le Bon Pasteur nous fait sortir de nos enclos
intérieurs, il ouvre, il appelle chacun par son nom, il conduit au bonheur
parce qu’il conduit à la liberté intérieure. C’est le conseil de Pierre dans la
2ème lecture : « Vous
étiez errants, comme des brebis, vous êtes revenus vers le berger qui veille
sur nous. »
On a raison de ne pas aimer être
traités de moutons et de ne pas vouloir être des moutons de Panurge mais aimons
être les brebis bien aimées de Dieu, qu’il appelle par leur nom, qu’il fait
sortir de leurs enclos intérieurs dans une société de plus en plus anonyme. En
ce dimanche de prière pour les vocations, prions pour que nous donnions vie et
goût à des hommes et à des femmes d’être des bons et des vrais bergers pour les
autres, désireux de les aimer, de les conduire aux verts pâturages et vers les
eaux tranquilles de la grâce, de la liberté intérieure et du don de l’Amour.
Comme le Bon Pasteur soyons des portes non pas fermées mais qui ouvrent à la
vraie Vie : « Je suis venu pour
que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. »
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