Quelques réflexions - 28 Novembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Les historiens grecs avaient leur manière de regarder
l’histoire. Ils distinguaient un âge d’or, puis un âge d’argent, puis l’âge du
bronze et celui du fer. La statue est un résumé de l’histoire du monde,
examinée par la pensée grecque sur l’horizon du Moyen-Orient.
Mais c’est aussi l’histoire des empires : au début,
Babylone et son roi Nabuchodonosor, sont idéalisés. Puis un royaume d’argent
figure celui des Mèdes. Puis un royaume de bronze domine la terre entière et
représente la domination perse. Puis un royaume de fer va tout broyer : c’est
la Grèce d’Alexandre. A la fin, les pieds représentent la situation après la
conquête d’Alexandre : la terre cuite mêlée au fer ne donne rien de solide même
si on tente de coller les matériaux avec « de la semence humaine ». Manière
bien sémite de parler des Séleucides de Syrie et des Lagides d’Egypte qui
tentèrent par des mariages de renforcer leurs dynasties. A la fin, l’annonce
d’un royaume qui subsiste à jamais, qui « ne passera pas » rappelle que c’est
Dieu qui mène l’histoire mais il n’y a pas d’évocation d’un Roi-Messie.
Dans l’évangile, Jésus en arrivant à Jérusalem a pleuré
sur la ville. Ici il est dans le Temple. La beauté du lieu n’empêche pas son
avenir catastrophique. Jésus annonce maintenant la destruction de son endroit
le plus sacré. Jésus ne parle pas seulement de la chute de Jérusalem mais aussi
de celle de l’institution religieuse maintenant dépassée. Les auditeurs de
Jésus ne sont pas ses disciples et ils l’appellent « Maître ». Jésus ne
s’oppose pas et n’approuve pas non plus. Et il ne répond pas à la double
question sur le moment et les signes.
Jésus informe plutôt ses auditeurs qu’il y a beaucoup (de
mauvais maitres) qui peuvent égarer. Ils disent : « Moi, je suis, Dieu ! » rien
que cela !!! Luc se méfie de la prétention apostolique et du message
apocalyptique de ceux qui se cachent sous une fausse identité, prévoient une
date de la venue du roi-messie ou se basent sur des signes abusifs. Il n’y a
pas à craindre : la destruction n’est pas encore la fin. Et la fin après la
destruction peut-être une expérience positive.
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