lundi 14 décembre 2020

Homélie 3ème dimanche de l’Avent. Année B

Homélie 3ème dimanche de l’Avent. Année B

Carmel de Saint Maur - Père Maurice BOISSON.

 Is 61,1-2a 10-11 ; 1Th 5,16-24 ;  Jn1, 6-8.19-28.

 « Réjouissez-vous ! Soyez dans la joie ! ». Ce sont les premiers mots de l’Ouverture de cette messe. Une dizaine de fois, la Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à être joyeux !

 La liturgie serait-elle à ce point à côté de la vie et des évènements, pour nous proposer un hymne à la joie dans la situation actuelle ! Le refrain que nous entendons, ces temps, n’est pas celui de ce dimanche, ni celui chanté par Charles Trenet « Y’a de la joie », mais celui exprimé par notre société fatiguée et inquiète... : « C’est pas la joie ! ».

Faut-il pourtant déchirer la page de notre missel de ce 3ème dimanche de l’Avent ? Et parler d’autre chose ?

Accueillons humblement cette invitation à nous laisser habiter par la joie discrète et profonde de Noël : celle d’une Présence, la Présence de Dieu, par son Fils Jésus-Christ. « Quelqu’un est là au milieu de vous » nous dit Jean Baptiste.

 Quelle est donc cette joie que procure notre Foi en la Présence du Christ, au cœur même de nos soucis, de nos peurs et de nos espoirs ? Cette joie n’est ni exubérance, ni sentiment émotionnel, ni démonstration bruyante, ni un masque en « trompe l’œil » de nos états d’âme pour « faire comme si tout allait bien ». La joie communiquée par la Présence du Christ est comme une petite lumière au plus intime de nous même, comme un secret de bonne nouvelle qui alimente notre énergie. Elle rayonne sans bruit sur un visage, éclaire un regard, donne sens à un geste, à une parole, à un silence. Elle réconforte d’une écoute et d’un sourire. Elle réveille un parfum du cœur et rallume dans nos peines, nos ténèbres, nos espoirs la mèche qui fume encore. La joie peut aussi, s’exprimer de façon plus extérieure lors de rencontres familiales et amicales ou pour un événement heureux.

La joie exprime ce que produit une Présence intérieure faite de paix, de paisibilité, de sérénité du cœur. Elle se laisse deviner – parce que discrète – dans nos comportements. Cette joie n’est pas sujette à nos humeurs, elle n’a pas la même origine. Elle colle à notre être, comme notre foi peut être chevillée à notre corps. C’est un don de Dieu à tous. « Je vous dis cela, dit Jésus, pour que ma joie soit en vous » : pas en façade ! « Que cette joie soit totale, complète... » et  Jésus continue : « Cette joie, personne, ni rien, ne pourra vous l’ôter ».

 Quel est donc le fondement, la raison de cette joie ? Elle repose sur une Promesse et une Présence : on a confiance en celui (ou en celle) qui fait une promesse si on sait qu’il est fidèle en ses promesses et qu’il est là. Les difficultés, les turbulences peuvent arriver. On peut être amené à les combattre, à les éviter, jamais à s’y résigner. Mais, la joie « petite fleur de la petite Espérance » s’ouvre et réchauffe les énergies, elle permet « de discerner la valeur de toute chose » nous dit Paul dans la 2ème lecture, c’est-à-dire de distinguer l’essentiel de l’accessoire...

La joie se fonde sur cette conviction : l’Amour a toujours raison sur toutes formes de mal, surtout sur ce qui abime l’humain, image de Dieu. Elle a raison par le don d’Amour que Jésus le Christ fait de sa vie, source de vie et de bonheur pour nous.

 Dieu n’a pas créé ses enfants pour qu’ils soient malheureux : quel Père serait-il ? Ne blasphémons pas ! Le grand et seul désir de Dieu est celui d’un bonheur pour ses enfants. Oui, notre foi est source d’une vraie joie, non pas « en l’air », mais enracinée dans les réalités, les évènements humains que nous vivons, comme un levain, une promesse de bonheur. Nous avons à mettre la main et à participer à ce à ce désir de Dieu. Et si c’était un vrai service,  un soin que nous pouvons apporter à notre monde aujourd’hui : un brin de la  joie vraie, d’une présence d’Amour dont nous pouvons témoigner. Ce serait un vrai Noël !

 Jésus, que la joie que tu nous donnes demeure ! Prolongeons notre méditation en priant avec le Choral de Jean-Sébastien Bach « Jésus que ma joie demeure !».

 

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