Messe des obsèques de Sœur Marie-Madeleine du Christ le jeudi 10 décembre 2020
Carmel de Saint Maur - Homélie du Père Maurice BOISSON.
Notre sœur peut maintenant se reposer totalement dans le cœur du Christ : « Venez à moi, je vous procurerai le repos ».
Sœur Marie Magdeleine du Christ, c’est son nom de religieuse sobre et beau : « être du Christ ». De même que Marie de Magdala proche et amie du Christ, sœur Marie Magdeleine a entendu un jour son appel, comme chacune et chacun de nous, pour grandir dans son Amour et vivre à la « Louange de sa gloire », tels « les fils et les filles bien-aimés de Dieu » comme nous y invite la lecture. Cette lecture est celle de la fête de l’Immaculée Conception de Marie, le matin où Sœur Marie Magdeleine du Christ rejoignait dans la plénitude l’Amour de Celui à qui elle avait répondu et donné sa vie.
Par le dessin, la peinture, la sculpture, combien de fois elle a façonné et représenté le visage du Christ - de la crèche à la gloire - avec tout son cœur, sa sensibilité, son art, essayant d’exprimer, au mieux, l’inexprimable de « Celui qui est au-delà de tout ».
Notre sœur voit maintenant le visage de Dieu, du Christ, de Marie, en vrai. Elle a « cherché le visage de Dieu » selon les premiers mots du document du Pape François sur la vie contemplative, elle l’a cherché dans le visage humain du Christ. Cette rencontre en réel doit faire verser quelques larmes (mais de joie !) à notre soeur !... En voyant le Seigneur l’accueillir, elle a dû dire elle aussi : « Ah, je m’en doutais ! », reconnaissant que toute représentation du Christ ne pouvait être qu’une petite évocation de la réalité de son visage, surtout de son cœur et de son Amour : « Venez à moi, je suis doux et humble de cœur ».
« Ce que tu caches au savants, tu le révèles aux petits », à ceux qui gardent une âme d’enfant et une capacité d’accueil et d’émerveillement. Ce n’est pas étonnant que sœur Marie Magdeleine du Christ ait vécu une très forte proximité avec la Vierge Marie, en particulier par le chapelet, la prière des humbles. Ça pouvait parfois faire sourire, mais elle mettait tellement de sincérité dans cette prière, parfois récitée machinalement, ça la rendait joyeuse, même chantante. Elle a expérimenté que le chapelet consiste plus à aimer doucement qu’à penser beaucoup.
Rendons grâce pour la vie de sœur Marie Magdeleine du Christ, pour sa fidélité, pour sa joie mêlée de larmes, pour son accueil, simple et humble. Elle a essayé, au mieux, de rendre témoignage à Celui dont elle avait pris le nom, le Christ, avec ses faiblesses et ses pauvretés dont sœur Marie Magdeleine avait conscience, avec ses générosités et ses talents.
J’imagine, un peu, la rencontre de notre sœur avec le Christ comme la rencontre de Marie de Magdala en pleurs avec le Ressuscité : « Jésus lui dit : Marie. Elle se retourna et lui dit Rabbouni, Maître ». « Va trouver mes frères et sœurs, dis leur que je suis vivant ».
C’est le témoignage que nous laisse notre sœur Marie-Madeleine : Vie, Joie, Espérance.
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