Homélie Messe de la Sainte Famille.
Année B. 27 Décembre
2020
Père Maurice BOISSON
Carmel de Saint Maur
Gn 15,1-6 ; 21,1-3/ Ps 104 (105)/
Hé 11,8.11-12.17-19/
Lc 2,22-40.
Noël et la fête de la Sainte Famille
ça va bien ensemble!
A Noël, les familles se
rencontrent, se retrouvent, sont heureuses d'être ensemble. Les circonstances
de ce Noël 2020 nous privent d'une partie de cette joie et de la proximité de
l'affection des nôtres. La fête de la Sainte famille que nous célébrons
aujourd'hui est le prolongement de la Présence de Dieu venu à Noël dans les
réalités de nos vies : une Présence d'Amour. Dieu lui-même est relation, il est
famille, il est Amour.
Venant habiter notre humanité en
son Fils Jésus, Dieu n'est pas venu dans une famille dont l'histoire
ressemblerait à un beau roman à l'eau de rose. La famille qui a accueilli
Jésus, l'a élevé, l'a fait grandir, l'a accompagné, ressemble à nos familles
avec leurs joies, leurs épreuves, leurs difficultés et leur amour.
La Sainte Famille n'est pas sainte parce qu'elle aurait été épargnée des soucis et des difficultés. Mais, dans les évènements que la Sainte Famille a vécu, elle s'est ajustée peu à peu au désir de Dieu, dans les inconnus, les questions, la confiance.
On vient d'entendre dans cet Evangile, Syméon prédisant à Marie : "Cet enfant sera un signe de contradiction, ton cœur sera traversé par une épée." Ça commençait mal pour le couple promis à se marier. Un enfant arrive dont l'origine pose beaucoup de questions et provoque un véritable drame intérieur chez Joseph et Marie : - Renvoyer Marie et c'est fini - Laisser mourir Marie et le bébé sous les cailloux des chefs religieux? -
Joseph et Marie s'aimaient. Contrairement à la Loi religieuse et civile, Joseph prend chez lui son épouse enceinte...
La naissance ? : au cours d'un voyage, dans une étable. Et voilà le bébé en danger de mort, par la jalousie cruelle d'un dictateur.
Cette famille est une famille immigrée, réfugiée en Égypte.
La Sainte Famille rentre à Nazareth où l'enfant grandit dans son village, comme chacun.
Un jour, en Pèlerinage avec ses parents, le jeune Jésus échappe à leur compagnie. Ses parents, en soucis, le grondent fort...
Le temps passe... Jésus accompagnant sa mère à un mariage, à Cana, s'accroche avec elle et ne lui répond pas gentiment!
Et puis, le grand fils qui devait reprendre l'affaire de Joseph, pose les outils, quitte l'atelier, la famille, le village, pour errer au bord du lac où il rassemble quelques amis. Une nouvelle vie commence, difficile : succès et déboires. Sa famille est inquiète. Il fait parler de lui dans toute la région. Sa famille veut le faire revenir à la maison, sa mère veut lui parler : "Ma famille, dit-il à tout le monde, ce sont ceux qui font la volonté de mon Père des cieux".
Ce fils de Marie et d'un père adoptif, Joseph, est condamné à mort comme un brigand. Tous ses amis l'ont abandonné, sauf un et quelques femmes. Mais, Marie, la maman, est là, debout au pied de la croix où elle reçoit dans ses bras le corps de son fils mort.
L'histoire n'est pas finie... Mais la Sainte Famille ressemble tant, d'une manière ou d'une autre, à nos familles, qu'elles soient nos familles de sang où nos communautés religieuses.
Sainte Famille de Jésus, Marie, Joseph : dans les évènements qui arrivaient, dans leur relation mutuelle, ils se sont rendus disponibles, non sans difficultés, au désir de Dieu qui souvent les dépassait et dont ils en découvraient peu à peu le sens, en faisant confiance. Dans cette famille humaine, Jésus, Fils de Dieu, Fils de Marie et de notre humanité, aimé et formé par Joseph, Jésus a appris à être un homme, à aimer et à vivre en Fils de Dieu.
Pour Jésus, comme pour nous, la famille de sang (ou la communauté religieuse) est toujours le lieu où on apprend à aimer, à s'aimer les uns les autres, ça peut être hélas le contraire...
Ce n'est pas étonnant que Jésus ait si bien pu communiquer par ses actes, cet Amour de Dieu à notre monde humain et dire en vérité son seul message : "Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimé" comme mon Père des Cieux m'a aimé. Comme mes parents humains m'ont aimé.
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