Le mercredi des cendres,
un peu d'histoire ...(2)
L’Ordre des pénitents
Il semble donc que cet usage des cendres au début du Carême soit une extension de l’utilisation des cendres pour ceux qui entraient alors dans l’Ordre des Pénitents. C’est ainsi que se vivait le sacrement de Pénitence au 1° millénaire. Les grands pécheurs confessaient leurs péchés à l’Evêque (ou son représentant) et recevaient une pénitence qu’ils avaient à accomplir pendant un certain laps de temps. Quand ils l’avaient accomplie, au cours d’une célébration, ils étaient réconciliés publiquement par l’Evêque par une prière d’absolution.
Pendant leur période de pénitence, les pénitents portaient des vêtements particuliers pour indiquer leur statut et avaient des places spéciales à l’église.
Tout comme les catéchumènes qui se préparaient au baptême, le dimanche, ils ne participaient qu’à la première partie de la messe : la liturgie de la Parole.
Tout ce processus était calqué sur le chemin de conversion des catéchumènes, parce que l’Eglise considérait que le fait de commettre un péché grave manifestait que la personne n’était pas vraiment convertie. La pénitence était vue comme un second essai pour encourager cette conversion.
Il semble donc que cet usage des cendres au début du Carême soit une extension de l’utilisation des cendres pour ceux qui entraient alors dans l’Ordre des Pénitents. C’est ainsi que se vivait le sacrement de Pénitence au 1° millénaire. Les grands pécheurs confessaient leurs péchés à l’Evêque (ou son représentant) et recevaient une pénitence qu’ils avaient à accomplir pendant un certain laps de temps. Quand ils l’avaient accomplie, au cours d’une célébration, ils étaient réconciliés publiquement par l’Evêque par une prière d’absolution.
Pendant leur période de pénitence, les pénitents portaient des vêtements particuliers pour indiquer leur statut et avaient des places spéciales à l’église.
Tout comme les catéchumènes qui se préparaient au baptême, le dimanche, ils ne participaient qu’à la première partie de la messe : la liturgie de la Parole.
Tout ce processus était calqué sur le chemin de conversion des catéchumènes, parce que l’Eglise considérait que le fait de commettre un péché grave manifestait que la personne n’était pas vraiment convertie. La pénitence était vue comme un second essai pour encourager cette conversion.
Les premiers Pères de l’Eglise appelaient souvent la Pénitence « un second baptême ».
Le Carême s’est développé dans l’Eglise quand toute la communauté s’est mise à prier et à jeûner pour les catéchumènes qui se préparaient au baptême. Les baptisés se préparaient à renouveler leurs promesses baptismales à Pâques, rejoignant ainsi les catéchumènes en cherchant à approfondir leur conversion. Ce fut comme naturellement que l’Ordre des Pénitents se centra aussi sur le Carême, la réconciliation étant souvent célébrée le Jeudi Saint pour que les nouveaux réconciliés puissent participer au Triduum pascal. Comme le Carême étant clairement centré sur le baptême, la Pénitence y trouva aussi son lieu.
Déplacement du sens du Carême
Avec la disparition du catéchuménat dans la vie de l’Eglise, la compréhension du sens du Carême changea aussi. Au Moyen Age l’accent ne fut plus clairement baptismal. L’art se concentra sur les souffrances du Sauveur, la piété populaire fit de même. Le Carême en vint à exprimer la culpabilité des chrétiens pour leurs péchés qui avaient entrainé la passion et la mort du Christ. Le repentir fut alors considéré davantage comme le moyen d’éviter la punition encourue pour le péché que comme un moyen de renouveau dans l’engagement baptismal.
Le Carême s’est développé dans l’Eglise quand toute la communauté s’est mise à prier et à jeûner pour les catéchumènes qui se préparaient au baptême. Les baptisés se préparaient à renouveler leurs promesses baptismales à Pâques, rejoignant ainsi les catéchumènes en cherchant à approfondir leur conversion. Ce fut comme naturellement que l’Ordre des Pénitents se centra aussi sur le Carême, la réconciliation étant souvent célébrée le Jeudi Saint pour que les nouveaux réconciliés puissent participer au Triduum pascal. Comme le Carême étant clairement centré sur le baptême, la Pénitence y trouva aussi son lieu.
Déplacement du sens du Carême
Avec la disparition du catéchuménat dans la vie de l’Eglise, la compréhension du sens du Carême changea aussi. Au Moyen Age l’accent ne fut plus clairement baptismal. L’art se concentra sur les souffrances du Sauveur, la piété populaire fit de même. Le Carême en vint à exprimer la culpabilité des chrétiens pour leurs péchés qui avaient entrainé la passion et la mort du Christ. Le repentir fut alors considéré davantage comme le moyen d’éviter la punition encourue pour le péché que comme un moyen de renouveau dans l’engagement baptismal.
Avec la disparition progressive de l’Ordre des pénitents, l’usage des cendres se détacha de son contexte originel. L’accent sur la pénitence personnelle et sur le sacrement de Pénitence demeura mais sa relation avec le baptême échappa à la plupart des fidèles. On peut en voir une trace dans la formule associée à l’imposition des cendres : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. ». Cette phrase met l’accent sur le fait que nous sommes mortels et entend nous pousser à prendre au sérieux l’appel à la pénitence mais a évacué le sens baptismal de la démarche. Cette insistance sur la mortalité reflète bien l’expérience médiévale de la vie quand la menace de la mort planait partout. Beaucoup de personnes mourraient très jeunes et la peste ravageait des sociétés entières.
Le mercredi des Cendres après Vatican II
Le Concile Vatican II (1962-65) a appelé à un renouveau du Carême, à une redécouverte de sa dimension baptismale. On restaura le catéchuménat des adultes (1972). Les chrétiens, davantage engagés auprès des catéchumènes au cours de leurs étapes de préparation au baptême, ont commencé à redécouvrir le Carême comme temps de préparation au baptême et de renouveau baptismal.
Comme le Mercredi des Cendres marque le commencement du Carême, il retrouve aussi naturellement une dimension baptismale. On le voit dans la seconde formule accompagnant l’imposition des cendres : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. »Même si elle ne mentionne pas explicitement le baptême elle rappelle la promesse baptismale de renoncer au péché. C’est un appel clair à la conversion, à rejeter le péché et à nous tourner vers le Christ, appel que nous avons à reprendre continuellement tout au long de notre vie.
Au début du Carême, le Mercredi des Cendres nous appelle à un chemin de conversion. Comme les catéchumènes entament leur dernière étape pour la préparation aux Sacrements à Pâques ainsi sommes-nous appelés à cheminer avec eux pour être prêts à renouveler nos promesses baptismales au cours de la Veillée pascale.
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