P JM Bouhans
Tout un drame se noue dans le début du livre de Ruth :
une famille quitte Bethléem – la maison du pain
- à cause de la sécheresse et de la famine. C’est le drame de la
migration toujours actuelle, toujours violente, fruit de la pauvreté matérielle
qui apporte avec elle solitude, incertitude, insécurités, mais aussi rêves de
tout ce qu’on n’a pu avoir dans son pays d’origine. Et quand la famille semble
rencontrer une certaine stabilité au pays de Moab, c’est un autre drame, celui
de la mort. Meurent le mari de Noémi et ses deux fils mariés à des Moabites.
Ayant appris que Dieu a visité son peuple, Noémi
entreprend le chemin du retour vers Bethléem. Ses deux belle filles
l’accompagnent : en chemin Orpa se décide à rester en Moab, tandis que Ruth
malgré les conseils de sa belle-mère veut rester avec elle. « car où tu iras,
j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton
Dieu sera mon Dieu. »…
Beau chemin de foi de Ruth semblable à celui que Jésus
propose aux Pharisiens dans l’évangile ; l’amour de Dieu et celui du prochain.
L’envoyé des pharisiens veut connaitre le plus grand des commandements. Jésus
dépasse sa demande. Il lui en propose deux : l’amour de Dieu et du prochain.
Ruth était déjà habitée par cette loi intérieure qui lui fait aimer Dieu et
celle qui lui est proche, sa belle-mère. Pour elle, il n’y a rien au-dessus de
l’amour de sa belle-mère et du Dieu auquel elle croit. Jésus répond à la
question de cet homme en proposant une relation bien davantage qu’une loi.
Noémi déjà n’est plus seule et même dans pauvreté, elle
revient avec la richesse de l’amitié et l’amour de Ruth, et aussi une grande
espérance : « commence le temps de la moisson ». Est-ce une espérance réaliste
quand on n’a rien et même pas ensemencé un bout de champ ?
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