Homélie
Dimanche de Pâques 16 avril 2017
Carmel de
Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Saint Augustin
remarquait qu’à l’origine du christianisme il y avait 3 miracles :
-
le 1er est la
Résurrection du Christ
-
le 2ème est que
Marie-Madeleine… et les apôtres ensuite avaient cru en cette résurrection
-
le 3ème c’est
qu’il y a eu des gens pour croire les apôtres…

Pourtant, quand un dimanche matin,
Marie-Madeleine se rend au tombeau où on avait déposé le corps mort de son ami
Jésus, elle est seule, elle pleure. C’est encore la nuit, dit Saint Jean ;
pas seulement la nuit extérieure, mais la nuit de la mort, de la séparation, de
la Passion… La nuit du cœur quand les évènements nous font perdre cœur.
En allant à ce tombeau, Marie-Madeleine
avait le cœur gros et plein de tout ce que, avec beaucoup d’autres, ils avaient
vécu dans les rencontres avec Jésus : ce souffle nouveau de liberté, pour
vivre selon le cœur de Dieu, pour renouveler les relations, pour réaliser un
monde de paix, de vérité, de justice ; pour guérir tout ce qui abime
l’être humain et l’humanité, pour ajuster l’existence aux béatitudes afin
d’être plus heureux... De tout cela, Jésus avait ensemencé les cœurs. Il était
envoyé pour ça, pour donner goût au monde nouveau de Dieu, qu’on appelle le
Royaume. Tout cela peut-il mourir et rester enfermé dans un tombeau ?
Devant le tombeau, Marie-Madeleine voit
que la pierre qui fermait l’entrée était enlevée et roulée à côté. Le tombeau
est vide. La pierre qui ferme, qui enferme, - comme celle du puits – n’a pas
empêché la vie de sortir du tombeau. Elle n’a pas pu empêcher la semence d’un
monde nouveau de sortir à la lumière.
Aussitôt, Marie-Madeleine va dire aux amis
Pierre et à Jean, ce qu’elle a vu : le tombeau vide… Où est le
Seigneur ?
Jésus les attend… vivant…. en Galilée,
hors des tombeaux, au bord du lac, autour d’un feu et d’un petit repas… Il les
rejoint sur une chemin vers une auberge… Il fortifie la foi de Thomas… Il les
envoie… Une aventure commence… Nous la continuons aujourd’hui.
Au 1er matin de Pâques, l’aube
était discrète, comme Marie-Madeleine. Un petit groupe de femmes et d’hommes se
sont mis à vivre du ferment de la vie ressuscitée et à faire pousser ces
semences de résurrection, d’amour, de pardon, de paix, de bonté – pour que le
monde profite des fruits, de ces semences et qu’il devienne meilleur, que nous
profitions nous aussi de ces fruits et devenions meilleurs.
Le matin de Pâques est toujours à
recommencer. L’Espérance et l’Amour qui ont fait bouger Marie-Madeleine, de
grand matin, continuent à nous animer. A travers tous les vendredis saints de
l’histoire et de notre histoire, l’Espérance reste fragile et menacée. Cette
Espérance n’a jamais cessé, jusque dans les ténèbres les plus épaisses, de
donner goût à la vie. Elle n’a jamais cessé de faire de ses amis du Ressuscités
des êtres de résurrection, malgré leur faiblesse.
Un miracle dirait Saint Augustin ?
C’est le miracle permanent : les
pierres qui ferment et enferment les tombeaux de nos cœurs, ne cessent d’être
roulées sur le côté, pour laisser sortir la Vie, l’Amour, la Joie de Pâques.
CHRIST EST
RESSUCITE ! IL EST VRAIMENT RESSUSCITE ALLELUIA !
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