Homélie de la veillée de
Noël - Année B
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
Nous sommes
venus nous prosternés devant la crèche. Nous avons goûté la douceur d’une
clarté dans la nuit, une présence, la paix de Noël. Dieu est là…
Devant la crèche,
nous nous sommes baissés, abaissés, agenouillés. Les crèches sont toujours à la
hauteur des enfants. Nous, les grands, nous devons nous faire plus petits pour
rejoindre celui qui s’est abaissé et nous rencontre.
Qu’avons-nous
vu ? Des gens tout simples.
Un enfant,
promesse d’avenir.
Marie - elle
revoit dans son coeur ce jour où le messager de Dieu est entré chez elle, pour
elle. La confiance est plus forte que les certitudes.
Joseph, le
silencieux. Il veille, il protège, il écoute la voix intérieure qui bientôt lui
dira de quitter ce pays comme un immigré - on en veut à l’enfant…
Des bergers,
mauvais garnements, dont le coeur s’ouvre à autre chose qu’à leurs sottises.
Dans la crèche,
tout l’univers se rassemblera des nations diverses quand les mages arriveront
et toute la Création : les anges, les animaux (les têtus, les solides, les
doux… comme nous…). Par cet enfant, Dieu est au coeur du monde, pour lui
redonner la vie, la santé morale, le salut, pour lui rendre sa beauté d’origine
que nous ne cessons de défigurer par nos petits riens.
Près de la
crèche, nous avons peut-être confié une prière, un merci, un appel, un silence,
nos désirs, notre espérance, une étoile qui en indique la route, notre coeur.
Ce dernier peut devenir une crèche intérieure où l’amour, la bonté, la paix de
Dieu peuvent crécher et rayonner du dedans chaleur et lumière, Paix.
Les lumières de
Noël brillent à l’extérieur, signe que notre monde est attiré vers la lumière,
sans même toujours le savoir. Mais il est attiré par la vraie lumière, celle du
dedans, du dedans de nous, de notre crèche intérieure où Dieu demeure.
Laissons-le
venir crécher en nous qu’il rayonne de son Amour et de sa Paix.
À Noël, nous comprenons que la paix est un don de Dieu et qu’il
importe d’abord de l’accueillir. Sans cet accueil qui convertit notre coeur, il
n’y a pas de paix durable mais seulement une apparence de paix.
Alors, comme
les bergers après l’avoir vu, nous pourrons raconter par notre vie ce qui était
annoncé au sujet de cet enfant.
« Commencez
en vous l’oeuvre de paix de sorte que pacifiés, vous portiez la paix aux
autres. » écrit Saint Ambroise.
Joyeux Noël !
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