Homélie du 2ème dimanche de l’Avent- Année B
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
Peu de fêtes se
préparent avec autant de soin que celle de Noël : des décorations aux cadeaux,
aux courses, des invitations au menu, des soucis de la météo à la préoccupation
de trouver une heure de messe qui convienne… et le secret souhait que tout se
passe pour le mieux !
Et c’est bien
de préparer cette fête de Noël, pour que chacun, dans la situation qui est la
sienne, trouve un petit murmure de joie et de bonheur intérieur, le plus
souvent fruit de gestes, de signes, de paroles tout simples, mais vrais, même
dans la distance.
« Préparez
! », c’est le message de ce 2ème dimanche de l’Avent. « Préparez le
chemin du Seigneur » pour qu’il ait accès au plus profond de nous-mêmes,
pour qu’il puisse arriver jusqu’à nous et y demeurer.
C’est bien et
nécessaire de préparer ce qui marque Noël mais n’oublions pas de préparer
l’intérieur, l’essentiel, comme nous y invitent les 2 porte-paroles que sont
Isaïe et Jean le Baptiseur. Isaïe, la voix, l’écho de la longue attente, de la
patience et de l’impatience, préparation du peuple à la venue du Christ en
notre humanité. Et Jean le Baptiseur, le cousin. Il est lui aussi la voix, la
parole qui ouvre la route à Celui qui vient, non avec des motards, des sirènes
et des gyrophares mais dans la discrétion d’un rendez-vous d’Amour et de
Présence avec l’humanité, au plus profond de nous-mêmes et de nos relations.
« Préparez
les chemins du Seigneur » pour qu’il arrive jusqu’à nous. Son chemin, ses
sentiers traversent nos vies, nos situations, nos fragilités, nos générosités,
nos désirs, pour leur donner la santé humaine et la santé de Dieu : le salut !
Trouvera-t-il
un accès au plus profond de nous pour y faire sa crèche et prendre corps en
nous, en notre monde ? Le Seigneur arrivera jusqu’à nous si les autres peuvent
aussi y arriver. C’est le même chemin.
N’oublions pas
cette préparation intérieure nous dit la Parole de Dieu de ce dimanche : il ne
suffit pas de mettre des guirlandes mais il s’agit d’embellir nos coeurs, nos
vies, d’y mettre un peu de lumière. Les sentiers par où arrivent la Présence et
l’Amour de Dieu, en Jésus-Christ, passent en nous. Ce sont les mêmes sentiers
que ceux de la présence et de l’amour des autres. Le message d’aujourd’hui nous
invite à faciliter l’accès à cette présence et à cet amour et non à les bloquer
!
Rendez droits
les sentiers ! Rectifiez ce qui est tordu, comblez les fossés, abaissez les
montagnes ! Ne faites pas d’une taupinière une montagne, ni d’un nid de poule
un ravin ! C’est cela l’intelligence du coeur que nous avons demandée dans la
prière d’ouverture de cette messe : savoir discerner l’essentiel. Rabotez les
escarpements, dit Isaïe : que d’aspérités en nous, qui freinent les passages et
peuvent faire trébucher ! L’intelligence du coeur nous aide à distinguer ces
aspérités qui rendent difficile un passage : ces petites jalousies, ces paroles
méchantes, blessantes, ce grain de sable qui bloque les relations. Préparez les
chemins du Seigneur… et des autres, ce sont les mêmes !
« Faites
des ponts qui relient ! » nous redisent les porte-paroles de Dieu et non
des murs sur lesquels on se casse le nez. Creusez des tunnels qui permettent de
traverser les montagnes pour se rejoindre, faciliter la venue et la présence du
Christ dans nos coeurs, dans notre monde. La meilleure vérification pour savoir
si cette route d’accès est ouverte à Dieu, c’est de vérifier si les autres,
l’autre peuvent accéder à notre charité.
Oui, en ce
temps de préparation, demandons à l’Esprit Saint d’éveiller en nous cette
intelligence du coeur, qui n’est pas une accumulation de connaissances mais une
capacité de discerner l’essentiel : aimer. Seule la force de l’Esprit Saint
permet d’accomplir cet essentiel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire