Quelques réflexions - 12 décembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Dans le prophète Isaïe, la lecture nous fait faire un
bond de 160 ans avec le chapitre précédent. On se trouve transporté à l’époque
de la fin de l’exil. Celui qui a débuté le livre d’Isaïe est mort depuis
longtemps et quelqu’un de son école continue son œuvre. Il écrit ce qu’on
appelle le livre de la Consolation, (40-55).
La lecture d’aujourd’hui est un prologue de tout le Livre
de la Consolation. Un discours inaugural à plusieurs voix, comme le discours
inaugural du début du livre d’Isaïe. Dieu a puni le peuple coupable.
Avec un exil de plus de quarante ans, c’est maintenant le
temps du pardon, le temps de la Consolation. Isaïe demande que des voix se
lèvent pour consoler le peuple, le remettre debout et même des voix féminines
celle de Sion et de Jérusalem, une voix venue d’en bas de la base.
A la fin du texte, il y a ces voix féminines pour porter
la bonne nouvelle. Ces noms de ces villes : Sion et Jérusalem sont au féminin
aussi bien dans le texte hébreu que grec. Une femme pour annoncer une bonne nouvelle
à un peuple qui a besoin de consolation. Ça ne vous dit rien ? Alors
rendez-vous au matin de Pâques.
L’évangile est d’une grande simplicité et de dimension
fort réduite.
Jésus parle de manière compréhensible. Pas besoin d’avoir
fréquenté l’école des rabbins pour le comprendre. Matthieu est encore plus
simple que Luc. On ne voit pas le berger revenir avec la brebis sur ses épaules
et partager sa joie avec ses amis. Mais Matthieu donne le sens de la parabole :
il veut nourrir chez ses auditeurs le souci des éprouvés et la priorité pour
les pauvres. « Votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces
petits soit perdu.
Cette parabole stimule la réflexion, reste gravée dans la
mémoire plus que les idées abstraites. On critique souvent cette parabole en
disant qu’actuellement il reste une seule brebis dans le bercail alors que 99
sont en train de se perdre. Mais ce fait même est une urgence supplémentaire
pour réécouter et vivre la parabole. Qu’une seule soit perdue ou 99 importe peu
; l’essentiel c’est de les chercher, de les trouver.
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