Homélie du Jubilé de Sœur Odile Marie de la Croix - 7 Juillet 2018
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
Isaïe 63,7-9
Jean 15,9-12
Un demi-siècle
! Il s’en est passé des choses ! Que de changements, de transformations
profondes et rapides depuis ce 25 mars 1968, fête de l’Annonciation, date à
laquelle, Sœur Odile, vous vous êtes engagée dans la vie consacrée
contemplative dans l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.
Les changements
pendant ces 50 ans ne touchent pas seulement la société, la vie du monde mais
aussi l’Église et la vie religieuse qu’on pourrait croire parfois immuable.
Nous avons
évoqué hier avec vous, ma Soeur, quelques-uns des évènements du Carmel qui ont
marqué ces années comme autant de défis, notamment quand on est prieure,
auxquels la vie nous convoquent pour rendre présents et vivants les signes du
Christ pour notre temps. Les défis nous font grandir, nous façonnent
humainement et spirituellement à travers des passages difficiles. C’est de tout
cela que nous rendons grâce ce matin. Il ne s’agit pas de refaire le parcours
passé, l’œil fixé sur le rétroviseur, qui n’est pas trop le miroir des
chrétiens.
En évoquant
hier ce chemin, une évidence se faisait jour, celle de la Présence de quelqu’un
à nos côtés, pas toujours perceptible mais réelle. C’est ce qu’exprime la 1ère
lecture : le Prophète rappelle les bienfaits du Seigneur pour nous, sa grande
bonté, sa tendresse, les jours où il s’est chargé de nous, les exploits que le
Seigneur fait pour nous. Oh oui ! Il doit souvent faire des exploits pour nous
! Pour nous encourager, nous relever, nous montrer la route, être un peu
patients, pour attendre les autres qui ont plus de mal à certains moments,
éclairer nos choix…
Jubiler, c’est reconnaître cette présence d’Amour à nos
côtés, dire merci et continuer la route, plus fort de cette présence d’Amour
ravivée en nous.
C’est ce secret que le Christ souffle à nos cœurs, nous venons de l’entendre dans l’Evangile : un secret comme un murmure dans les turbulences douloureuses et joyeuses de la vie, comme murmure d’une source qui se fraie un passage dans la terre, dans les cailloux, dans les profondeurs, dans nos profondeurs intérieures parfois asséchées, nos peurs intérieures, nos pierres qui font barrage.
C’est ce secret que le Christ souffle à nos cœurs, nous venons de l’entendre dans l’Evangile : un secret comme un murmure dans les turbulences douloureuses et joyeuses de la vie, comme murmure d’une source qui se fraie un passage dans la terre, dans les cailloux, dans les profondeurs, dans nos profondeurs intérieures parfois asséchées, nos peurs intérieures, nos pierres qui font barrage.
« Comme le
Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » L’amour est le secret de toute
vie. La vie religieuse en est le signe par le don plus total de soi. Rendons
grâce aujourd’hui pour ce don de la vie religieuse que Dieu fait à notre monde.
Ce choix de la vie religieuse contemplative n’est pas toujours compris dans une
société aux logiques de rentabilité, de pouvoir, d’avoir, d’individualisme.
Pourtant notre monde a tellement besoin de ces signes, de l’être, de la
fraternité, de la vie ensemble possible, de l’intériorité, de biens autres que
matériels, de ces réalités vécues dans la vie religieuse.
« Comme le
marin en haute-mer a besoin du phare qui montre le chemin du port, ainsi le
monde a besoin de vous » dit le Pape François aux religieuses
contemplatives; « Soyez phares, soyez flambeaux qui accompagnent les
chemins dans l’obscurité du temps. »
Un jubilé n’est
pas seulement l’anniversaire d’un engagement passé. Il est accueil renouvelé,
aujourd’hui, du don de Dieu d sa présence, de son amour au fil de nos
quotidiens. Ce don qui nous rend donnants à notre tour, donnants de nous-mêmes,
donnants de l’amour reçu pour nos frères et sœurs.
Dans cet Esprit
d’accueil et de don, dans cette action de grâce, Soeur Odile va renouveler sa
profession religieuse. Que cela soit pour nous tous l’occasion de raviver en
nous le meilleur de nous-mêmes !
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