Quelques réflexions - 14 Juillet
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Isaïe commence sa mission vers 740, avant donc la
déportation du Royaume du Nord et presque un siècle et demi avant l’exil du
royaume du Sud. Sa vision le place dans le Temple et tout brûle : les
séraphins, ce sont les « brûlants » ; la fumée remplit tout le Temple. Y a-t-il
une relation entre cette fumée et les pans du manteau du Seigneur qui
remplissent eux aussi le Temple ? Quant à elle, la gloire, la présence du
Seigneur déborde même le Temple et remplit même toute la terre.
Isaïe rend publique sa vision pour accréditer sa vocation
de prophète.
Sa vision lui donne à voir le Temple, et même le Saint
des Saints, l’endroit le plus sacré du Temple. Isaïe entend un chant : Saint,
Saint, Saint, le Seigneur Dieu de l’univers. Nous le chanterons dans un moment
mais sans vision. La triple répétition, c’est un superlatif qui en dit long sur
la sainteté de Dieu qui s’étend à tout l’univers. Il est facile de le chanter à
chaque Eucharistie… facile de le chanter aussi sans y penser…
Mais le Seigneur
de l’univers, le Dieu tout autre nous dépasse :
il est aussi Dieu qui pardonne. Et riche de ce pardon,
Isaïe peut alors entendre les débats de la cour céleste : « Qui enverrai-je ?
Qui sera mon messager ? » Et Isaïe se propose. C’est la vocation, un appel mais
aussi une réponse donnée à Dieu.
Dans l’évangile, les apôtres découvrent leur vocation :
suivre Jésus, partir avec lui, ce n’est pas pour un temps de vacances ou une
partie de plaisir. A l’époque de Jésus, et dans les pre-mières communautés
chrétiennes, et aujourd’hui encore, des pères de famille ont dû dire de Jésus :
« c’est à cause de ce diable de Jésus que j’ai perdu mon fils ou ma fille ».
Les gens l’ont traité de Béelzéboul. Ils disent cela parce qu’à cause de Jésus,
des divisions s’installaient dans les familles…
Il y a au cœur de l’évangile d’aujourd’hui une triple
recom-mandation de ne pas craindre. C’est l’invitation à proclamer la Bonne
Nouvelle avec courage sans se laisser intimider, avec une confiance totale au
Père et dans une solidarité effective avec Jésus, notre défenseur auprès du
Père. Laisser tomber le superlatif de la crainte pour le superlatif de la
confiance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire