Quelques réflexions - 31 Juillet
Carmel de Sant-Maur- Père JM Bouhans
Dans la 1°lecture, même Dieu se demande où il doit
regarder. Il pleure de voir son peuple meurtri. La fille de son peuple, c’est
Sion, la figure de Jérusalem. Le peuple meurtri, c’est le peuple de la ville…
Alors Dieu sort dans la campagne comme pour se changer les idées, voir d’autres
choses. Mais dans la campagne ou la ville c’est le même spectacle : les
victimes de l’épée et les souffrants de la faim.
Ce texte de Jérémie sert de cantique de l’AT pour les
Laudes du vendredi de la 3° semaine : la 1° partie : c’est la lamentation que
nous venons de voir et la 2°partie, c’est l’intercession du prophète. C’est lui
qui implore pour le peuple. La prière du prophète est remplie de point
d’interrogations (6x) et d’exclamations (5 x) en 4 versets. On sent bien la
derrière toutes les interrogations et les irritations du prophète. Il semble
pressé d’avoir une réponse…
Dans l’évangile, depuis la parabole de l’ivraie. Jésus a
proposé d’autres paraboles : la graine de moutarde et le levain. Et les
disciples demandent un éclaircissement sur la parabole de l’ivraie et pas sur
les autres. Pourquoi autant attendre pour demander une explication ? Ils
attendent d’être avec Jésus à la maison ? Et la réponse de Jésus fait rebondir
la réflexion des disciples. Jésus ou bien la communauté de Matthieu a voulu
traduire chaque terme de la parabole et nous offre un lexique de 7 termes de la
parabole transformée en allégorie.
Pourtant avec ce lexique, un travail d’interprétation
demeure : en effet le bon grain, c’est le Fils de l’homme et les fils du
royaume. Au temps de Jésus, bien des groupes ont pensé être bon grain en
faisant bande à part, en s’isolant d’un monde mauvais. Pour être bon grain, il
faut rester proches du Fils de l’homme (et le fils de l’homme, dans les
évangiles, c’est aussi celui des annonces de la passion). Il ne vit pas dans un
milieu aseptisé, le mal et la violence peuvent l’atteindre. Le bon grain pousse
au milieu de l’ivraie. Notre seule mission : nous rapprocher du Fils de l’homme
pour être avec lui ce bon grain qui pousse avec d’autres, au milieu de
l’ivraie. A d’autres appartient de décider de la moisson, de faire le tri,
d’engranger…
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