Quelques réflexions - 21 Juillet
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Une lecture trop rapide de la 1° lecture peut la rendre «
grinçante » et difficile. Elle commence par « Malheur à ceux qui préparent leur
mauvais coup et élaborent un malheur ». Et au début du 2° volet de la lecture,
dit la même chose de Dieu avec les mots : il « prépare un malheur contre cette
engeance ». Préparer le mal(heur). Dieu serait-il à ce point semblable aux
hommes, amateur et défenseur de la loi du talion, prêt à rendre le mal pour le
mal ?
Ce grincement est un appel à affiner notre regard. De quoi
parle le premier volet ? De gros propriétaires qui accumulent la terre : par
tous les moyens, ils agrandissent leurs domaines. Dieu n’utilise pas les mêmes
injustices à leur égard. Michée, par la parole du Seigneur nous fait comprendre
que l’exil viendra renverser l’accumulation des gros propriétaires. La
domination des peuples étrangers sert la pédagogie de Dieu à l’égard des gros
propriétaires et l’exil sera moment de salut pour eux, pour se reprendre et
changer d’opinion.
Dans l’évangile, en dépit de l’opposition montante de la
part des pharisiens, Jésus marque une pause et à travers la plus longue
citation biblique de son l’évangile, Matthieu nous rappelle la pensée d’Isaïe
sur le Serviteur. Quel est le but de cette pause ? Jésus cherche à donner une
opportunité, et du temps à ses opposants ! Il n’a pas une attitude agressive à
leur égard, ne fait pas de tapage sur les places publiques… Et à vrai dire,
Jésus ne se cache pas et continue de guérir.
Il donne du temps pour que chacun puisse se reprendre.
Tous les verbes ont une tournure négative pour indiquer que Jésus, serviteur de
Dieu ne condamne personne : il n’éteint pas la mèche qui fume encore, ne casse
pas le roseau qui peut encore servir. Certes le prophète Isaïe annonce un
jugement mais ce n’est pas un jugement de condamnation. C’est un jugement de
salut pour les nations, pour tous, même les païens. Il s’agit de lire la Bible
en positif et de découvrir la rencontre que Dieu propose à chacun. L’exil pour
le prophète Michée, le jugement pour Isaïe, c’est la même pédagogie de Dieu, le
temps donné pour se redresser. Un temps qui nous est donné à nous aussi !
Peut-être le temps
des vacances !
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