Quelques réflexions - 21 Octobre
Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
Paul
parle d’Abraham : Malgré son âge avancé et la stérilité de sa femme,
Abraham n’hésite pas et rend gloire à Dieu : il ne considère pas seulement
le contenu de la promesse qui le concerne : avoir un fils, être le Père
d’une multitude mais il est convaincu que Dieu peut accomplir ce qu’il promet. Son
regard dépasse le cercle de sa famille qui s’agrandit… et c’est sa foi qui
grandit. Et Dieu reconnait Abraham comme juste. Paul s’adresse aux chrétiens de
Rome ; il ne cherche pas d’abord à leur parler d’Abraham, mais les invite
à changer eux aussi leur regard sur Dieu : c’est lui qui leur accorde
d’être justifiés par leur foi en lui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts.
Il rend justes, pour une vie nouvelle, tous ses fils.
Dans
l’évangile, une parabole : Un homme a des yeux mais il ne voit pas, il a
un cœur mais il ne sent rien. Il regarde seulement ses richesses. Il ne
reconnait pas les bienfaits de Dieu. Un riche traité de fou par Jésus : il ne
voit pas ce qui pourrait le sauver : le partage. Il croit sa sécurité
assurée en accumulant des richesses. Mais l’arrivée du Règne de Dieu renverse
toutes ses prévisions.
Un
dimanche de l’été, nous avions cet évangile. Après l’homélie, j’ai appelé le
plus jeune de l’assemblée. Il lui ai tendu une glace, un miroir - Tu vois quoi
? lui ai-je demandé. « Je me vois, moi ». – Tu vois des autres : « Non je ne
vois que moi » - Tu parles comme l’homme de l’évangile, lui ai-je dit : il ne
parle que de lui et ne voit pas les autres.
Puis
c’est le tour de la vitre. –Et là, qu’est-ce que tu vois ?
-«
Je vois tout le monde ». Je vais t’expliquer : « Derrière la glace, il y a
un bain d’argent et souvent quand il y a de l’argent entre nous et les autres,
la relation est faussée. Quand il y a des affaires d’argent entre nous et les
autres, ça se passe souvent mal parce que nous ne voyons que nous-mêmes. Mon
regard sert à quoi : à me regarder dans la glace ? ou à regarder les
autres ? Paul nous le disait déjà : il nous invitait à nous décentrer
de nous-mêmes pour un nouveau regard sur Dieu, sur son Fils mort et ressuscité,
livré pour nos fautes et réssuscité pour notre justification.
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