P JM Bouhans
Le Seigneur lance deux invitations à Jérémie : descendre
à la maison du potier et entendre ses paroles… Jérémie descend dans la boutique
du potier. Il voit le potier mais le Seigneur ne lui dit rien. Ce sont les
gestes du potier qui deviennent paroles du Seigneur pour lui.
Le Seigneur envoie d’habitude Jérémie annoncer des
malheurs à son peuple mais au fond il ne veut pas son malheur. Quand un vase
est raté, le potier recommence. Et notre Seigneur est celui des
recommencements… Et le Seigneur ne désespère jamais de l’histoire. Même après
les échecs, les horreurs, le Seigneur croit aux recommencements. Le geste du
potier devient parole ; c’est aussi le sens de notre liturgie et de nos
sacrements : des gestes qui deviennent paroles, des gestes qui se lient à une
parole pour nous dire la présence de Dieu : il ne veut pas notre malheur mais
nous offre sans cesse la grâce des recommencements.
La parabole du filet, la dernière du discours en
paraboles de l’évangile selon saint Matthieu : suite à tous les « itinéraires
bis » des diverses fêtes et mémoires, nous les avions presque effacées de notre
paysage. Avec, hier, les paraboles du trésor et de la perle, et aujourd’hui
celle du filet nous avons trois paraboles propres à Matthieu. Celle du filet
est d’un grand réalisme : dans le filet du monde, il y a une diversité de
poissons qu’il faut trier… mais quand il s’agit des bons et des méchants, le
tri peut attendre la fin du monde, et c’est l’affaire des anges de Dieu… et pas
notre affaire. Et pour les méchants et les bons, n’oublions pas Jérémie ! Le
Seigneur est le Seigneur des recommencements. Et pour nous qui nous intéressons
à la parole de Dieu, – nous sommes un peu les scribes car eux aussi
s’intéressent à la parole de Dieu – Jésus nous propose de devenir disciples, de
nous convertir. Le Seigneur est encore celui des recommencements.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire