Carmel de Saint-Maur - P Bernard Rauch
Textes : Gn 18, 20-32 ; Ps 137 ; Col 2,
12-14 ; Lc 11, 1-13
« Un jour quelque
part, Jésus était en prière. » En introduisant son récit par ces quelques
mots, saint Luc veut nous montrer la place qu’occupait la prière dans la vie de
Jésus. Comme tous les juifs pratiquants de Palestine, Jésus priait souvent, la
journée aussi bien que la nuit.
Les chrétiens ont conservé
la coutume venue du judaïsme et transmise par le Apôtres, de jalonner les
différentes heures du jour par des temps plus ou moins longs de prière.
Jésus nous montre
comment prier. Il nous donne les mots que nous devons employer pour nous
adresser à notre Père du ciel. Dieu nous dit comment nous devons le prier.
En priant fréquemment,
Jésus montre a ses disciples l’importance de la prière dans la vie de tout
croyant. Nous prions parce que nous croyons et parce que nous aimons Dieu. La
foi au christ, l’amour que nous avons pour lui sont des dons de Dieu. Ainsi, grâce
à ce que Dieu nous a donné, nous pouvons le prier, lui parler, lui confier nos
joies, nos souffrances, tout ce qui fait notre vie de chaque jour.
Les lectures de ce jour
nous montrent que la prière est avant tout liée à la charité, au souci que nous
avons de nos frères. Abraham prie Dieu non pas pour lui, mais pour les
habitants de Sodome et en particulier pour son neveu Lot qui se trouve dans sa
ville avec sa famille.
L’homme dont nous parle
Jésus dans la parabole ne vient pas réveiller son ami au milieu de la nuit et
demander du pain pour lui-même, mais bien pour un de ses amis qui arrive de
voyage.Saint Cyprien de Carthage, dans son commentaire sur le « Notre Père » écrit : « Avant tout, le Christ n’a pas voulu que la prière soit individuelle et privée, comme si on ne priait que pour soi. Nous ne disons pas : ‘Mon Père, qui es aux cieux’, ni : ‘Donne-moi aujourd’hui mon pain de ce jour’. Notre prière est publique et communautaire, et quand nous prions, ce n’est pas pour un seul, mais pour tout le peuple. »
Comme Jésus a prié son
Père pour nous tous, il nous invite à porter dans notre prière tous ceux et
toutes celles que nous connaissons, tous ceux qui ont besoin de son secours.
C’est ce que nous faisons chaque dimanche au cours de la prière universelle.
Ce que nous font
découvrir la prière d’Abraham et la parabole de l’ami importun, c’est qu’à la
base de la prière, il y a la foi en Dieu qui s’allie à l’amour de nos frères.
Sans la charité, il n’y a pas de prière possible. C’est pourquoi Jésus termine
son enseignement en affirmant que notre Père du Ciel donnera l’Esprit Saint à
ceux qui le lui demandent.
C’est bien là
l’essentiel : recevoir les dons de l’Esprit Saint pour vivre sans cesse de
l’amitié de Dieu en aimant nos frères.
La prière telle que le Christ
l’a pratiquée est toujours présente dans notre Église. Elle se continue par
nous, par tous les baptisés qui malgré le poids et la lourdeur de leur vie
prient avec foi et amour pour tous les hommes et pour notre monde.
Jésus nous montré comment prier avec des mots simples,
des mots compris par tous. La foi au Christ donne à ces mots une puissance insoupçonnée,
capable comme il le dit lui-même, de « transporter les montagnes ».
C’est bien l’Esprit
Saint qui donne toute son efficacité à notre humble prière. Il nous unit a tous
ceux qui à travers le monde s’adressent comme nous à Dieu.
Si nous sommes capables
d’aimer Dieu, nous pouvons aimer nos frères, aimer et accepter tous ceux que
Dieu a placés sur notre route. Par la prière nous sommes capables d’agir dans
notre monde, de le changer en nous changeant nous-mêmes. Suivons avec humilité
les conseils que Paul adresse aux chrétiens d’Ephèse :
« Supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez à cœur de
garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix ».
Ainsi les communautés
chrétiennes soutenues dans la prière, unies dans l’Esprit Saint, pourront être
sur cette terre le levain qui fera lever de manière irréversible le monde
nouveau que nous attendons avec confiance et vers lequel nous marchons avec
foi.
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