10 Février 2017 - Quelques réflexions
Père JM Bouhans
La femme d’ailleurs lui emboîte le pas : « nous mangeons
de tous les arbres du jardin, dit-elle, mais Dieu a interdit de manger de
l’arbre de la connaissance ». Certes l’homme et la femme mangent de tous les
arbres (sauf un) ; mais tel qu’elle le dit cela semble un état de fait alors
que c’est un don de Dieu. Et de Dieu, elle rappelle seulement l’interdit sans
dire la chance que Dieu a donné : manger de tous les arbres du jardin… Le
regard de la femme est trouble. Au départ, l’arbre de la vie est au centre et
la femme dit maintenant que c’est l’arbre de la connaissance, donc de
l’interdit qui est à la place centrale. Elle a déplacé ce qui est central : la
vie.
Elle amplifie l’interdit : non
seulement, on ne peut manger de cet arbre mais on ne peut y toucher. Dieu n’a
jamais dit cela.
L’homme et la femme se laissent faire par le serpent. Ils
ne connaitront pas bien et mal mais seulement leur nudité, leur animalité,
comme celle du serpent. L’homme doit consentir à à reconnaitre la limite. Dieu
créateur avait su limiter son activité créatrice le 7° jour. L’homme qui
n’accepte pas de limite va à sa perte.
Dans l’évangile, on demande à Jésus d’imposer les mains à
un sourd qui s’exprime difficilement. Jésus ne répond pas à cette demande mais
il le sépare tout d’abord des siens. Loin des foules, à l’écart il va le
guérir. Jésus a ses gestes à lui : les doigts dans les oreilles, de la salive
sur sa langue ; et une pa-role : « Ouvre-toi ». Ensuite il demande le silence
sur cette guérison, mais la foule acclame Jésus. Cet évangile écouté avec la 1°
lecture nous interroge sur notre manière d’écouter et de transmettre la parole
de Dieu. La femme et l’homme de la Genèse n’ont pas su voir et communiquer sur
les bienfaits reçus du Seigneur. Dans l’évangile, c’est autrement…
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