14 Février 2017 - Quelques réflexions
Père JM Bouhans
Nous fêtons saints Cyrille et Méthode avec deux moments
bien choisis de l’évangile et du livre des Actes de Luc, et finalement une même
problématique : la mission qui se diversifie.
Il y avait les 12 et maintenant les 72. Luc est bien
l’évangéliste de la mission qui va toujours plus loin. Pour cela Jésus appele
les 72. Et avant de les envoyer, Jésus s’adresse à ceux qui sont là : à tous,
il confie la prière pour la moisson. Ensuite seulement, il envoie les 72. La
mission : c’est un envoi et une responsabilité confiée à tous et pas seulement
à ceux qui sont envoyés : la prière pour les missionnaires et le souci de la
moisson, c’est l’affaire de tous.
Puis c’est l’envoi : « Allez ». Les disciples partent
sans rien : leur impréparation et le manque de moyens, c’est la fragilité du
missionnaire et la dépendance totale vis-à-vis du Seigneur et des gens du lieu.
L’accueil dans la maison est le premier temps de l’annonce missionnaire dans la
ville, une expérience missionnaire qui sous-tend l’écriture de Luc
; et les
gestes profanes du manger, du boire, de se reposer montrent une in-culturation
de la mission qui s’approche des gens. L’évangélisation chez Luc passe par le
réseau des villes. Où en sommes-nous aujourd’hui de la pastorale dans les
villes ? Le Royaume s’est approché ? et comment pouvons-nous le dire, de façon
concrète, pour nos gens d’aujourd’hui.…
Même préoccupation dans les Actes. Nous sommes toujours
avec Luc avec un cadre de la mission qui s’élargit. Au cœur de la Turquie sur
le plateau d’Anatolie, Paul et Barnabé prêchent dans le cadre habituel de la
synagogue. Mais devant l’opposition des Juifs qui repoussent Paul et Barnabé,
ces der-niers élargissent alors le cadre de la mission : ils se tournent vers
les païens. Comment cela peut-il inspirer la pastorale au-jourd’hui ? Quand
surgit un problème nouveau, mieux vaut élargir l’horizon et accueillir des
réalités nouvelles, plutôt que vivre un repli identitaire et s’enfermer sur son
passé. Cyrille et Méthode le savaient. a fraternité est le nouveau nom de
l’Eglise, avec eux, nous ne le répéterons jamais assez.
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