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« Cette année encore, nous voulons exprimer notre
attention, notre proximité et notre soutien aux agriculteurs en
difficulté », écrivent lesdix évêques du Conseil permanent de la
Conférence des évêques de France (CEF), dans cette déclaration du jeudi 23
février 2017, à l’occasion de l’ouverture, à Paris-Porte de Versailles,
samedi 25 février (et jusqu’au 5 mars), du Salon
international de l’agriculture qui constitue, soulignent-ils
« une occasion offerte à tous de mieux connaître les réalités du monde
agricole mais aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs
dans notre pays ».
« Tout en demeurant important, le nombre d’agriculteurs
diminue et leur existence devient de plus en plus précaire. Comme beaucoup de
nos concitoyens, nous pensons qu’il est urgent de réfléchir à frais nouveaux
sur la place, le témoignage et la vocation de l’agriculteur dans la vie
locale », font-il observer notamment.
Voici le texte intégral cette déclaration.
DÉCLARATION DU CONSEIL PERMANENT
Voici
un an, au nom de tous les évêques de France, quinze d’entre eux s’étaient
rendus au salon international de l’agriculture pour y partager les
inquiétudes du monde agricole, en particulier des éleveurs.FACE À LA CRISE AGRICOLE : OSER REGARDER AUTREMENT ET S’INTERROGER ENSEMBLE Le salon international de l’agriculture est une occasion offerte à tous de mieux connaître les réalités du monde agricole mais aussi les difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs dans notre pays. C’est pourquoi, cette année encore, nous voulons exprimer notre attention, notre proximité et notre soutien aux agriculteurs en difficulté.
La crise agricole est toujours là, profonde, complexe et
multiforme. Dans la grande diversité des réalités du monde agricole, la crise
n’atteint pas chacun de la même manière mais personne ne peut se résigner à
un avenir incertain pour l’agriculture et ce qu’elle représente. Le verbe «
cultiver », disait le pape François, « remet
à l’esprit le soin que l’agriculteur a pour sa terre pour qu’elle donne du
fruit et qu’il soit partagé : combien d’attention, combien de patience,
combien de dévouement dans tout cela ! »1.
Ne pas rester sourd au désespoir des agriculteurs
Qui peut rester sourd au désespoir de nombreux agriculteurs
qui ne nourrissent plus l’espoir de vivre de leur travail ? On ne peut rester
indifférent devant les dérives d’une économie qui ne met pas l’homme au
centre de ses choix. Les profondes inquiétudes exprimées par les agriculteurs
sont aussi l’écho du désarroi de notre société face à la complexité des
questions qui se posent. La dimension internationale de ces questions
renforce le sentiment d’impuissance (les dérégulations multiples du marché
mondial contribuent à fragiliser des producteurs dans pratiquement tous les
pays).
Nous voyons bien que la vocation d’agriculteur se heurte à
bien des obstacles. Mais les questions et les défis qui pèsent sur les
agriculteurs sont aussi les nôtreset nous interrogent tous plus profondément
: quelle société voulons-nous ? Si les problèmes des agriculteurs ont leurs
particularités, ils ne concernent pas seulement leur seule catégorie sociale
: nous sommes tous concernés et il est urgent de nous interroger sur nos
manières de consommer et de vivre.
Regarder autrement et réfléchir ensemble
Nous n’avons pas de réponse toute faite pour résoudre une
telle crise. Mais nous voulons oser regarder autrement et réfléchir ensemble
: comment encourager et soutenir les idées, les voies nouvelles, les
initiatives qui existent dans nos territoires et qui vont dans le sens de
l’innovation, de la qualité du produit et de sa production avec des circuits
plus ou moins courts de transformation et de commercialisation ?
Des organisations multiples existent dans le monde agricole et
se donnent comme exigence d’accompagner les changements, les mutations en
cours, d’aider à mieux les comprendre pour mieux les affronter. Elles
abordent des questions majeures pour l’avenir de nos sociétés : la gestion du
« vivant », la sécurité alimentaire, la santé, l’environnement…. Nous sommes
convaincus que nous devons progresser dans une meilleure connaissance des
acteurs qui œuvrent dans ces domaines encore trop méconnus. Le défi à relever
est certainement de ce côté-là.
C’est aussi la mission de l’Eglise de participer à ce travail
de mise en lien des personnes, de création d’espaces de rencontre, de
recherche, de dialogue, de débat, d’entraide, pour progresser dans la qualité
de la production, du vivre ensemble, de la vie tout simplement ; en un mot,
participer, dans la mesure de nos forces, à donner une âme.
Tout en demeurant important, le nombre d’agriculteurs diminue et leur existence devient de plus en plus précaire. Comme beaucoup de nos concitoyens, nous pensons qu’il est urgent de réfléchir à frais nouveaux sur la place, le témoignage et la vocation de l’agriculteur dans la vie locale.
Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France
(CEF)
Mgr Georges PONTIER, Archevêque de Marseille, président de la CEF Mgr Pierre-Marie CARRÉ, Archevêque de Montpellier, vice-président de la CEF Mgr Pascal DELANNOY, Évêque de Saint-Denis, vice-président de la CEF Cardinal André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris Mgr Jean-Pierre BATUT, Évêque de Blois Mgr François FONLUPT, Évêque de Rodez Mgr Stanislas LALANNE, Évêque de Pontoise Mgr Philippe MOUSSET, Évêque de Périgueux Mgr Benoît RIVIÈRE, Évêque d’Autun Mgr Pascal WINTZER, Archevêque de Poitiers
NOTE
1intervention le 31 janvier 2015 à la confédération des cultivateurs Italiens |
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vendredi 24 février 2017
Agriculture: « Face à la crise agricole », déclaration des évêques de Franc
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