Homélie 6ème
dimanche du temps ordinaire Année A
Carmel de Saint-Maur
- Père Maurice BOISSON
Il
est de bonne plaisanterie encore aujourd’hui, de dire ou d’entendre : Oh ! Moi, j’ai pas tué, j’ai pas
volé ! sous-entendu : Le
reste, c’est pas grave … ». Mais encore…

Jésus
nous pousse toujours plus loin
dans nos manières d’être en relation avec les autres. Tu ne tueras pas, bien sûr, mais tu aimeras. On t’a dit tu ne
tueras pas, moi je te dis : si tu te laisses aller à la colère, à la
violence verbale ou physique, tu tues la relation, tu provoques des ruptures,
des haines qui vont s’enchaîner. Tu refuses l’existence de l’autre. C’est
une façon, non physique, de tuer. La manière dont le Christ nous invite à nous
comporter – à la chrétienne – nous entraine plus loin qu’une observation
extérieure des règles du vivre ensemble. Il nous propose des moyens de ne pas
enclencher ni alimenter un processus, une spirale de violence, en agissant sur
nous-mêmes. C’est en nous-mêmes que nous pouvons tuer la violence en germe.
A
tord ou à raison, poursuit Jésus, si ton frère ou ta sœur a quelque chose
contre toi, il y a un germe de destruction en chacun, en celui qui subit et en
celui qui agit. Alors il est plus urgent d’éliminer ces germes par la
discussion et la réconciliation… que d’aller présenter ton offrande à l’autel.
Autrement dit, c’est plus urgent, ça presse plus que d’aller faire tes prières.
Dans ces 5 lignes de l’Evangile le mot de frère est cité 4 fois, ce qui
souligne la gravité et l’importance de ces paroles.
Parlant
aussi des relations homme et femme, Jésus nous pousse aussi plus loin que le
commandement tu ne commettras pas
d’adultère. Il nous parle de notre regard comme expression de ce qui se
passe dans notre cœur. Quel regard portes-tu sur l’autre ? Ce qu’il y a
dans ton cœur, d’envie, de désir, te pousses à regarder l’autre comme pour le
posséder alors qu’il (elle) ne t’appartient pas…
J’ai pas tué, j’ai pas volé …
c’est dans notre cœur que les choses se passent d’abord. Nos manières d’être,
de vivre, d’être en relation, sont l’expression de notre disposition
intérieure. Notre cœur, la centrale de notre être, a besoin d’être toujours
mise à jour sur le logiciel de l’amour, celui de Dieu. C’est de là que
s’expriment nos attitudes, notre regard, nos actes, nos pensées…
On
peut résumer cet Evangile avec saint Augustin : Aimes et fais ce que tu veux. Aimer est la racine du comportement
moral selon le Christ. Aimes et fais ce
que tu veux, parce que si tu aimes vraiment, tu ne feras pas n’importe
quoi. Tu feras ce que dit Celui que tu aimes. Moi, je vous dis.
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