Homélie de la fête de la Présentation de Jésus au Temple - Année
B
Carmel de Saint-Maur — Père Maurice Boisson
La fête de la
Présentation de Jésus au Temple a une double appellation « d’origine chrétienne contrôlée » : fête de la
Rencontre et fête de la Lumière.
Ces deux
significations vont bien à la fête de la vie consacrée, que le Pape Jean-Paul
II a instituée en ce jour en 1997.
Deux personnes
âgées, témoins d’une espérance et d’une histoire, rencontrent et annoncent la
réalisation d’un avenir promis, dans la reconnaissance d’un enfant. Syméon est
l’espérance en personne ! Il murmurait sans doute beaucoup le psaume 129 :
« Mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette
l’aurore. » C’est là un signe fort de la vie consacrée : il ne s’agit pas
d’avoir vaguement l’espérance, comprise comme optimisme. Il s’agit d’être
l’Espérance, exprimée dans la façon d’être, de vivre, de vivre ensemble. Syméon
porte un passé tendu vers un avenir. Il peut percevoir cet avenir parce qu’il
en guette les signes et ne les loupe pas !
Syméon vient au
temple, « Sous l’action de l’Esprit ». Appuyée sur les forces
créatrices des fondateurs, fondatrices et de leur charisme, guettant les
attentes d’aujourd’hui, la vie consacrée indique un avenir par ce qu’elle est.
Anne, avec ses
84 ans, était, elle aussi, dans cet esprit d’espérance et d’accueil de la
nouveauté du Christ. La priante, « Elle ne s’éloignait pas du
Temple », près du Seigneur. La prière ouvre toujours les yeux, l’esprit,
le coeur à la nouveauté intérieure, à l’accueil de l’attente arrivant dans
l’inattendu. Anne est la première qui évangélise, avant même Marie-Madeleine,
avant le mot ! Elle parle de l’enfant à tous ceux qui étaient dans cette
Espérance.
Beaucoup de
gens, dans le tumulte des allers et venues dans le Temple, ont rencontré ces
parents, portant l’enfant. Ils L’espéraient et ils L’attendaient. Pourtant, il
a fallu que d’autres leur disent que cet enfant-là est Celui qu’ils attendent
et espèrent. La vie consacrée, par ce qu’elle est, peut être au coeur de la
rencontre des besoins les plus profonds, des aspirations les plus fortes
d’aujourd’hui avec Celui qui « éclaire tout homme venant en ce
monde » (Jn1,9), Lumière qui se révèle à notre humanité.
Dans le beau
document « Chercher le visage de Dieu » sur le témoignage des
moniales, au numéro 36, le Pape François prend deux comparaisons qui illustrent
Rencontre et Lumière de ce jour :
« Soyez « l’escalier
» par lequel Dieu descend
pour rencontrer l’homme et par lequel l’homme monte pour rencontrer Dieu et
contempler son visage dans le visage du Christ. » L’escalier permet d’accéder à ce qui est difficile, de
passer, de traverser, de se rendre dans un autre endroit, par-delà les
obstacles. L’escalier, ce sont les bras ouverts de Syméon, son coeur ouvert sur
d’autres endroits que le passé, c’est la prière d’Anne, sa proximité avec le
Seigneur et son désir de partager la joie de sa rencontre. Ce sont nos bras,
notre coeur, notre prière, notre parole, notre témoignage de vie.
Rencontre…Lumière…
« Le monde
et l’Eglise ont besoin de vous, comme des « phares » qui
illuminent le chemin des hommes et des femmes de notre temps. Que ce soit votre
prophétie. » Une lumière qui révèle le Christ dans la fragilité des
petites flammes vacillantes comme celles des cierges que nous avons allumés en
nous transmettant les uns aux autres cette lumière et qui brillent ensemble aux
pieds de la Vierge maintenant, regardez comme elle est belle, cette lumière !
Bonne fête de
la Rencontre et de la Lumière !
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