Quelques réflexions - 17 Février 2018
Carmel de Saint-Maur- Père JM Bouhans
La première lecture continue la première lecture d’hier.
Le combat des prophètes c’est celui de la justice, de la place du pauvre. Cela
explique la grande place donnée aux prophètes durant le temps du carême.
Le tout début du livre d’Isaïe parlait déjà de Dieu qui
en avait assez des sacrifices et du culte et qui réclamait la justice et la
miséricorde. Le texte d’aujourd’hui à près de soixante chapitres de distance et
plus de deux siècles d’écart rappelle la même exigence.
Hier Isaïe invitait à reconnaitre l’autre comme son
semblable, « comme sa propre chair » ainsi que le dit de manière incisive le
texte hébreu et le chant d’hier et aujourd’hui Isaïe invite à donner à celui
qui a faim « sa propre bouchée » ; ce qui a été traduit très élégamment par «
ce que toi, tu désires ». L’autre est « ta propre chair » et il mérite « ta
propre bouchée ».
Voilà qui est clair, net et précis pour commencer le carême.
Isaïe rappelle le geste accusateur, la parole malfaisante qui accompagne encore
trop souvent l’invitation au partage. Et après l’attention à l’égard de
l’autre, Isaïe invite au respect du sabbat. Il s’agit aussi de donner sa place
au Seigneur, de regarder ce temps du sabbat comme un temps de délices avec lui.
Partage et délices avec le Seigneur, c’est bien le
nouveau projet qui s’installe dans la vie de Lévi, le collecteur des impôts. Il
découvre maintenant l’importance de partager avec celui qui est sa propre
chair.
C’est sans doute mieux que de le plumer ! Et il donne une
grande réception dans sa maison, un temps d’arrêt et de délices avec le
Seigneur. Cela n’est pas du goût des pharisiens et des scribes qui récriminent.
La réponse de Jésus est originale. La médecine ne trouve
sa place que tardivement en Israël. C’est Dieu qui guéri, pensait-on le plus
souvent.
Dans la littérature de sagesse, le recours à la médecine
est même considéré comme un manque de foi en Dieu. Seul le Siracide est
admiratif de l’art des médecins. Jésus se comparant au médecin, n’emploie pas
seulement une image mais il accepte ce qui est nouveau, participe presque à une
révision des lois de bioéthique, adopte une nouvelle manière de penser, un
nouveau paradigme dirait-on aujourd’hui... De quoi provoquer encore scribes et
pharisiens.
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