Quelques réflexions - 10 Février 2018
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Dans la Bible rien n’est simple. Jéroboam, le sujet
rebelle de Salomon qui devient roi des tribus du Nord est bien celui qui lui
ressemble le plus, bien davantage que son fils Roboam qui va régner sur le Sud.
Comme Salomon, Jéroboam continue de à se tourner vers d’autres dieux et
multiplie les lieux de culte. La séparation politique en deux royaumes l’un au
Nord et l’autre au sud se double d’un schisme, une séparation religieuse
marquée par l’idolâtrie : avoir un dieu mais plus aucune relation avec lui. L’idolâtre
n’a pas une relation vraie avec Dieu ; il fait comme les autres, « n’importe
quoi »et « n’importe où » dit le texte. Les auteurs ont transposé cette
idolâtrie du veau d’or dans la vie du peuple au désert pour prendre du recul et
mieux en décrypter l’enjeu et le sens.
Mais notre monde reste paradoxal : on cherche à marquer
des différences par des frontières : elles peuvent certes exister mais jamais
pour marquer des différences et des oppositions mais bien plutôt des relations.
Et heureusement on peut parfois ouvrir des jeux olympiques avec deux mêmes
pays, l’un pays au Nord et l’autre au Sud et ils nous disent qu’avancer au même
pas n’est pas un rêve tout à fait impossible.
Ailleurs il y aurait besoin de frontières pour qu’un
peuple parvienne à trouver son identité : le peuple kurde par exemple. Mais
l’essentiel est de découvrir qu’une frontière ne peut être un mur qui empêche
la relation, l’échange et le partage. Combien de murs existent déjà ou sont en
train de se construire dans notre monde et reproduisent le mauvais exemple
d’Israël et de Juda – celui du peuple au désert avec le même veau d’or – et qui
devrait nous faire réfléchir.
Jésus partage le pain hors frontière dans un territoire
païen : « J’ai de la compassion pour cette foule » affirme Jésus. Il ne dit
jamais : « je ne peux pas accueillir toute la misère du monde ». Il n’accepte
jamais d’accueillir cette misère mais lutte contre elle. Et s’unir pour trouver
le pain, et prendre le temps de s’asseoir pour le partager est essentiel. Aujourd’hui
encore quelle frontière avons-nous à traverser dans nos vies, dans notre monde
pour avoir de la compassion, partager le pain, et toute la vie.
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