Quelques réflexions- 24 Février 2018
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Au centre du livre du Deutéronome, il y a le code
d’alliance qui a d’abord connu une amplification ; on a ajouté le Shema Israël
pour inviter à l’écoute de ce code et une reformulation de l’alliance – la
lecture d’aujourd’hui – pour renouveler l’alliance après la lecture de ce code.
C’est dire toute l’importance de la lecture de ce matin. La Loi existe pour
être à la fois vécue et actualisée ; il y a trois fois le mot « aujourd’hui »
dans la lecture donc quelque chose à vivre aujourd’hui, une alliance à actualiser
sans cesse entre Dieu et son peuple. C’est tout le sens du Shema Israël repris
chaque matin dans la prière juive pour ouvrir à l’écoute de la Loi. Et Moïse
reformule ensuite cette alliance : « Il sera ton Dieu et nous écouterons sa
voix » et du côté du peuple : « Nous serons son peuple et tu nous inspire
comment en témoigner ».
Jésus cherche lui aussi à reformuler la Loi. Il ne
s’oppose pas à la Loi en disant « mais moi, je vous dis ». Au contraire il
propose un choix encore plus radical : « eh bien ! moi, je vous dis ». Et ces
ennemis à aimer sont ceux qui persécutent la communauté, - l’évangile le
précise :
« aimez vos ennemis ; priez pour ceux qui vous
persécutent ». La Didachè, un des premiers écrits chrétiens dit même : « Vous,
aimez ceux qui vous haïssent, et vous n’aurez pas d’ennemis »
Jésus cite la loi : « aimer son prochain » qu’il oppose à
la pensée courante « haïr l’ennemi ». Et s’il faut vivre ainsi, mieux vaut un
mur
: c’est alors plus clair. Dans la réalité, les ennemis,
les persécuteurs existent mais il n’y pas de mur. Restent alors l’amour et la
prière. En effet, Dieu ne fait pas pleuvoir du côté d’un mur est pas de
l’autre… ne met du soleil pour l’un et pas pour l’autre… Il faut changer la
morale du mur pour l’éthique de la rencontre. Et Jésus propose plusieurs
passages ou conversions à réaliser : passer du « comme tout le monde » au
surplus d’amour, à l’extraordinaire ; du « comme les publicains » à être fils
du Père ; du « comme les païens » au dépassement de la morale pratiquée par
l’autre. Le mot parfait qu’on retrouve à la fin de l’Evangile, c’est le mot
pour qualifier l’agneau accompli, complet, sans tâche, destiné au sacrifice.
C’est l’invitation à ne pas avoir un coeur divisé, mais un amour sans partage,
ouvert à tous.
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