Quelques réflexions - 11 Janvier
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Il y a dans l’évangile selon Jean un témoin qui voit le soldat transpercer
Jésus de sa lance. Il témoigne de la succession des choses : Jésus remet
l’esprit ; l’eau et le sang jaillissent de son côté. Dans la 1° lecture de ce
matin, l’auteur cherche la signification de ce témoignage : Dieu avec la
mort de son fils ouvre le chemin de la victoire, la vie éternelle à son Fils. Le
Père donne encore cette vie éternelle à ceux qui mettent leur foi dans le nom
de son Fils. La vie éternelle, c’est la résurrection de Jésus qui continue et s’installe
déjà en nous.
Dans l’évangile, la vie éternelle s’installe aussi dans le lépreux. Jésus
est dans une ville. Un lépreux s’y trouve aussi. Situation plutôt curieuse
puisque les lépreux doivent vivre à l’écart des lieux habités, se signaler par des
vêtements déchirés et des cris. Cet homme plein de lèpre respecte Jésus :
il ne se jette pas à ses pieds. Il respecte une certaine distance, tombe la
face contre terre et lance une parole pleine de confiance : « si tu
le veux, tu peux me purifier ».
Jésus lui répond avec des paroles et des gestes simples qui renversent une
conception du sacré et laissent toute la place à Dieu : « Je le veux, sois
purifié ». Jésus ne pouvait toucher le lépreux sans être impur mais il étend la
main et le touche : il rompt la distance qui le sépare de cet homme. Et si
Jésus emploie le même vocabulaire que lépreux, il marque cependant une
différence ; son « sois purifié » est un passif divin : Jésus
s’efface devant la puissance de Dieu ; mais il rend active cette puissance, ici
et maintenant, pour cet infirme. Et non seulement Jésus ne contracte pas d’impureté
mais communique sa propre santé.
Jésus ordonne à ce lépreux de ne le dire à personne. Il veut éviter une
publicité ambiguë autour de cette guérison, une fausse image de guérisseur
universel. Mais il envoie le lépreux se monter au prêtre : sa guérison ne
sera complète qu’avec le rétablissement de sa relation sociale et seul le
prêtre peut en être l’artisan. L’homme guéri disparait du récit mais la renommée
de Jésus attire de grandes foules. Jésus dans une ville au début se retire
maintenant dans des endroits déserts. Il trouve sa force dans la
relation avec Dieu dans la prière.
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