dimanche 1 décembre 2013

Homélie 1° dimanche de l'Avent A 2013


Homélie  1° dimanche de l'Avent A 2013
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

En Avent… en avant ! Il ne s’agit pas d’une dictée de Bernard Pivot : nous sommes avant Noël – avant avec un a - nous préparons cette belle fête de l’anniversaire de la naissance de Jésus, Dieu venu habiter parmi nous. Et nous entrons dans le temps de l’Avent – avec un e.

Avent : ce qui vient, ce qui arrive, ce qu’on attend - le retour du Seigneur, sa venue, à la fin des temps, dont nous ne savons ni le jour, ni l’heure, nous dit l’Evangile de ce jour.

Nous sommes entre ces deux venues : celle de Noël, qui est réalisée il y a plus de deux mille ans, et celle à venir, dont nous avons-nous-mêmes à participer à la réalisation.

C’est l’attente active, vivifiante, dont il est question dans cet Evangile : « Veillez donc… Tenez-vous donc prêts. » (Matthieu 24,42.44) « L’heure est venue de sortir de votre sommeil » - dit Paul dans la deuxième lecture (Romains 13,11) – pour préparer ce monde nouveau.

C’est le temps de l’Avent où, dans l’absence, il y a la Présence. C’est le temps du désir de plus d’être, de plus de bonté, de beauté, de fraternité, de lumière. « C’est comme la saison dans laquelle nous sommes entrés » - dirait Jésus en parabole : après les semailles d’automne, l’œil pressé ne remarque rien. Celui ou celle qui a semé sait que la semence est là : à la sortie de l’hiver, ils iront frotter la croûte de la terre, pour voir, des fois que ça sorte déjà !

Dans l’essence, la Présence – c’est vrai pour tout - la terre de nos cœurs est ensemencée elle aussi, ensemencée de lumière. Ce sont la première et la deuxième lecture : « Marchons à la lumière du Seigneur » (Isaïe 2,5), le jour est proche, mettons des habits pour combattre les ténèbres.

Le désir de faire des outils de travail avec les épées qui tuent, de convertir nos poignards de méchanceté en faucilles qui moissonnent ce qui deviendra le pain partagé.

Le temps de l’absence, entre les deux venues, est habité par la Présence. Il y a Quelqu’un dans nos vies. Il y a une promesse qui habite et donne corps à nos désirs. Essayons de ne plus être habitués, mais habités – comme une mère porte la vie ; son être a été ensemencé, elle sait qu’elle porte la vie avant que ça se voie ou que ça se sache.

C’est le temps de l’attente : l’attente nous transforme, nous sommes ensemencés des semences du monde nouveau de Dieu, de l’Amour. Nous sommes nous-mêmes porteurs de ces grains pour ensemencer à notre tour notre quotidien. Nous avons parfois l’impression que nous sommes au temps de l’enfouissement, de l’hiver moral. « Des fois que ça sorte, que ça ‘trésisse’ déjà ! »

Ce temps de l’Avent nous invite à nous laisser travailler à l’intérieur pour que la Présence de l’Amour de Dieu prenne chair, corps, en nous, au cœur même de l’anéantissement du déluge, au temps de Noé – c’est l’Evangile. Mais Noé lâche la colombe. Sur le soir, elle revient à lui, avec, dans le bec, un frais rameau d’olivier.

C’est le temps de l’expérience intérieure du passage vers du neuf, du frais.

Comment pouvons-nous être ce rameau d’olivier, signe de la décrue du déluge, signe d’une terre habitée, signe de la vie, de la fraîcheur, de renouveaux - au ras des pâquerettes de la banalité de notre quotidien, de nos relations, de nos activités, de notre famille, de notre communauté ?

Ces bouts d’olivier, ce sont ces petits gestes, paroles, présences, attentions, qui annoncent la réalisation - aujourd’hui - de la promesse qui germe depuis le premier Noël vers son accomplissement.

« Marchons à la lumière du Seigneur » - « Sortez de votre sommeil » - « Tenez-vous prêts » - « Veillez » (Matthieu 24,42) : c’est notre feuille de route pour ce temps.

Alors, en avant pour un bon Avent !

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