Le Pape François proclame saint le jésuite Pierre Favre

C’est désormais officiel: le jésuite français Pierre Favre, ami de Saint Ignace de Loyola, vient d’être inscrit dans le catalogue des saints. C’est le pape François lui-même qui l’a décidé par une procédure extraordinaire et personnelle.

Homme de dialogue, Pierre Favre est l’un des modèles avoués du Souverain Pontife, lui-même issu de la Compagnie de Jésus. Béatifié par Pie IX en 1872, le cofondateur de la Compagnie de Jésus sera désormais honoré par l’Eglise universelle. Comme pour le pape Jean XXIII, en juillet dernier, ou la mystique italienne Angèle de Foligno, début octobre, le pape a décidé de dispenser le saint de l’obtention d’un miracle obtenu par son intercession. Selon l'agence I.Medias, c'est au cours d’une audience accordée au cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la Cause des saints, que François a décidé de déclarer immédiatement saint cet ami et premier compagnon d'Ignace de Loyola, sans qu’une cérémonie de canonisation soit nécessaire.Pour l'abbé Alphonse Borras, cette canonisation sans miracle préalable est le signe "d'une ouverture d'esprit typique d'une mentalité moderne." "C'est le rayonnement d'un point de vue évangélique qui est salué. Et avec le temps qui passe, c'est cela qui compte", souligne le Vicaire général du diocèse de Liège.

Co-fondateur des Jésuites

Avec Saint François-Xavier et Saint Ignace de Loyola, Pierre Favre fait partie du petit groupe des trois hommes qui formeront les premiers "Amis dans le Seigneur", le noyau fondateur de la future Compagnie de Jésus.
Berger d’origine savoyarde né en 1506, ce prêtre jésuite du XVIe siècle a parcouru l’Europe entière. En 1525, Pierre Favre arrive à Paris pour étudier au collège Ste Barbe, il y rencontre François-Xavier et Ignace de Loyola et suit fidèlement les Exercices spirituels de ce dernier. Après la fondation de la Compagnie de Jésus en 1537 et sa reconnaissance par le Pape Paul III trois ans plus tard, Pierre Favre est ensuite envoyé par le Vatican en Allemagne, à Ratisbonne puis à Cologne, au moment de la Réforme protestante luthérienne. Sa route missionnaire prend aussi la direction du Portugal ou en Espagne, avant de participer au Concile de Trente, dont il ne verra pas la fin : il meurt à l’âge de 40 ans en 1546. Plus de trois siècles plus tard, il est reconnu Bienheureux par Pie IX en 1872