mercredi 1 avril 2015

1° Avril 2015, Quelques pistes de réflexion

 1° Avril 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Nous ne voyons pas directement notre visage mais les autres le voient. Et notre visage est un reflet de tout notre corps pour les autres. « Tu as une mauvaise tête » ou « tu as une belle mine ». Le front tendu marque la préoccupation. Les lèvres serrées la colère. Un sourire communique de la joie. Et si tout cela est vrai, quel sens prennent les paroles de ce matin celle du prophète Isaïe ! « Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats » ; et celles du psaume ! « la honte me couvre le visage ».

Comme hier et lundi, et vendredi encore, la première lecture est un des quatre chants du serviteur, chez le prophète Isaïe. C’est un personnage mystérieux, qui malgré les difficultés, le mépris, les oppositions s’engage pour libérer le peuple, raviver son espérance. Malgré sa situation difficile, il ne cesse de regarder du côté su Seigneur son Dieu, et il fait référence à lui quatre fois au cours de la lecture. Dans les prochains jours, nous allons souvent contempler le visage de Jésus. Et je ne sais si le visage de Jésus ressemble à celui des icônes comme celle du fond du chœur, ou bien au visage du Crucifié ici sur la croix en métal ou sur la croix qui se trouve au dehors. Comment était le visage de Jésus quand chacun lui demandait « est-ce moi Seigneur ? » Ceux qui l’interrogeaient ont-ils vu préoccupation, rage, frustration ou déroute ? Ont-ils vu un visage lumineux, débordant d’amour dans chacune de ses millions de cellules ? Ce que je sais : c’est que dans ce visage que la liturgie nous donne de contempler, je retrouve le visage de Jésus mais aussi celui de tous les souffrants de la terre.

« Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » : il y a là des paroles terribles qui nous semblent incroyables dans la bouche d’un disciple, choisi personnellement par Jésus. Mais plus encore que notre indignation, notre plus grande question est de comprendre comment on peut en arriver là. Tout a commencé par la grande désillusion dans le cœur de Judas, par la perte de foi dans la tactique de  Jésus. Judas croyait dans l’argent et le pouvoir était pour lui le chemin pour arriver à un grand changement, à la grande libération qu’espérait le peuple de Dieu ; Judas avait arrêté de croire dans le Jésus pauvre et éloigné des puissants de ce monde. Cela fut la racine la plus caché, la plus profonde de sa trahison, son manque de foi dans le style de Jésus, dans son programme. Dans la liturgie de ce jour, Judas est traité en opposition avec le Serviteur. Il arrive aussi que nous aussi, nous voulons en même temps être disciples de Jésus et suivre nos propres critères de vie, assez éloignés de ceux proposés par Jésus. Aujourd’hui demandons-lui une fidélité totale à sa personne, à son style de vie et à sa Parole.

 

1 commentaire:

outhier a dit…

merci.